L'enquête sur l'attaque chimique en Syrie se trouve au limbe

Édité par Tania Hernández
2017-06-02 15:18:17

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Par Guillermo Alvarado

2 mois se sont écoulés depuis l'attaque aux armes chimiques lancée contre le village syrien de Han Sheijun et qui a coûté la vie à au moins 70 personnes, dont plusieurs enfants, sans que des avancées soient faites dans l'enquête pour déterminer les responsables de ce crime.

Une chose attire l'attention. Il y a une contradiction énorme entre les accusations virulentes lancées les jours suivant l'attaque, contre le gouvernement de Bachar Al Assad et la passivité évidente des organismes chargés d'élucider les faits. Sans aucune preuve les puissances occidentales ont accusé le gouvernement de Damas de cette attaque.

Les États-Unis, le Royaume Uni et la France entre autres, ont exigé des sanctions immédiates contre le gouvernement syrien, demandes qui ont été reprises en chœur et largement amplifiées par les grandes transnationales de l'information qui cependant n'ont jamais accordé les mêmes espaces et le même temps à la publication des démentis des forces armées syriennes qui ont nié catégoriquement avoir utilisé des armes chimiques contre la population.

Au bout de 2 mois, ces mêmes médias ont couvert d'une toile de silence ce fait. Aucun ne dit par exemple que durant ce temps, aucune équipe, ni de l'ONU, ni de la Mission de l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques, n'a mis un pied sur le lieu des faits pour ramasser des évidences ou s'entretenir avec les personnes affectées.

Aucun expert, aucune mission n'a visité les installations de l'aéroport de Shairat, où selon l'Occident étaient stockés les engins soi-disant employés ce jour-là.

Où en est resté la véhémence des premiers jours? Qu'en est-il de la présumée indignation d'Occident? Pour quoi ceux qui se sont empressés de rendre responsable Bachar Al Assad, ne font pas pression pour que des investigations soient réalisées dans l'endroit de l'attaque?

Auraient-ils peur d'y trouver une autre vérité?

Toutes ces questions attendent une réponse. Et bien d'autres surgissent sur des angles non explorés jusqu'à présent, dont l'origine des substances chimiques utilisées, le pays de fabrication, comment sont ils arrivés à Han Sheijun, un endroit qui, au moment des faits était sous contrôle des bandes armées opposées au gouvernement de Bachar Al Assad.

Il faut dire que le gouvernement de la Syrie a invité les enquêteurs à visiter l'aéroport de Shairat et leur a offert toutes les garanties de sécurité nécessaires, mais aussi bien l'ONU que l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques s'opposent à ce voyage.

Jusqu'à maintenant les enquêtes ont été réalisées à distance, une très longue distance d'ailleurs. Des interviews ont été faites à des témoins de douteuse réputation, alors que le plus logique aurait été de se rendre dans l'endroit des faits.

À qui est venue l'idée d'enquêter à New York, un crime commis au Moyen Orient? Ce n'est pas sérieux.

La Syrie a prouvé qu'elle est prête à s'acquitter de ses obligations, à permettre aux enquêteurs d'accéder aux sites où des armes chimiques auraient pu être utilisées. Pour quoi cette mission continue de laisser traîner l'affaire au lieu de, tout simplement, s'acquitter elle aussi de ses responsabilités? Le monde mérite et attend des réponses claires.



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