Par: Roberto Morejón
L'Amérique latine n'échappe pas à la tendance mondiale prédominante des modèles de médias privés, dans les mains de quelques uns, principalement des entreprises, présentant une image égoïste de la réalité.
La région au sud du Rio Bravo a vu la fusion des deux plus grandes chaînes de télévision hispanophones, la mexicaine Televisa et la nord-américaine Univisión, visant à conquérir un plus large marché.
Ces chaînes se battront pour accéder à 600 millions de personnes et rivaliser ainsi avec des géants médiatiques tels que Netflix, Amazon et Disney.
L'accord s'inscrit dans une tendance à l'hyper-fusion des médias, dont certains au service des pouvoirs néolibéraux et oligarchiques.
Ce sont des plates-formes qui excluent les médias communautaires, y compris les médias publics. Cette politique comprend également les réseaux sociaux.
Sous le gouvernement conservateur de Mauricio Macri, l'Argentine a connu la fusion de grands groupes médiatiques avec des opérateurs téléphoniques et Internet, au point d'ériger une barrière difficile à franchir.
En Colombie, les médias sont sous le contrôle de sept puissantes familles possédant des entreprises, des propriétés foncières et des élevages de bétails.
Au Chili, une vraie oligarchie contrôle les médias. En moyenne, en Amérique latine, les médias privés représentent 60%, tandis qu’au Chili la presse écrite et la télévision privées représentent 75% et 90%, respectivement.
Face à cette prédominance du pouvoir de décision entre quelques mains, d'importants secteurs sociaux se multiplient, exigeant que la diffusion des informations et autres contenus soient le droit de tous.
Pas mal d’organisations créent des médias alternatifs qui, sans ressources, tentent de défier les médias hégémoniques.
Les communicateurs populaires se battent pour contrer l'avalanche des médias privés sur la base de la résistance et reflétant les urgences des populations, invisibles pour la presse écrite, la télé et les réseaux.
La concurrence est inégale et il est difficile de déstructurer les d'opinions biaisées, dites à réitération jusqu'à ce qu'elles deviennent les mensonges ou demi-vérités.
On dirait de grosses pieuvres prêtes à attaquer et la droite renforce son discours grâce à un climat de désinformation et d'actualités simulées, dans le contexte de ce que les experts appellent la post-vérité.