Le 6ème sommet du BRICS se tiendra les 14 et 15 juillet prochains dans la ville brésilienne de Fortaleza. Mais que se cache-t-il au juste, derrière ce nom de BRICS ?
Ce terme a été employé pour la première fois en 2001 par l'économiste Goldman Sachs Jim O’Neil. Il s'agit d'un sigle désignant un groupe de pays émergents : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, qui travaillent ensemble au sein des organisations internationales pour peser davantage dans les prises de décisions.
Le premier sommet du groupe s'est déroulé en 2006 en présence des représentants du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine. On parlait alors de BRIC car l'Afrique du Sud ne faisait pas encore partie du groupe. En 2010, la Chine a invité ce pays africain qui, l'année suivante, a rejoint les autres pays émergents au sein du BRICS. Ces puissances émergentes concentrent 25% du Produit Brut Mondial, 43% de la population et 20% des investissements de la planète. Cette année, la Russie a pris l'initiative d'inviter l'Argentine au prochain sommet du BRICS qui examinera la candidature du pays sud-américain.
Quant au objectifs de ce groupe de pays, il s'agit avant tout de se développer économiquement en prenant en compte le niveau d'industrialisation de chaque pays et ses capacités à exporter. Au niveau commercial, les membres du BRICS entendent rivaliser avec les pays les plus riches de la planète en proposant des produits moins chers. Au delà, les puissances émergentes combattent les politiques qui mettent en danger la souveraineté des États et exigent avec intransigeance le respect du droit international. Les membres du BRICS luttent pour un monde multipolaire et des échanges économiques plus justes. Ils demandent également une réforme du système financier international, qui est actuellement au service de l'hégémonie étasunienne et occidentale. Ces pays revendiquent par ailleurs que soit réellement pris en compte leur poids au sein du Fond Monétaire International, aussi, ils demandent à la Banque Mondiale une orientation plus favorable à l'équité dans les échanges internationaux. Enfin, les pays du BRICS n'oublient pas le volet écologique et travaillent à promouvoir la lutte contre le réchauffement climatique.
Ces pays disposent de nombreux atouts qui se sont révélés décisifs au cours des dernières années. En effet, en ces temps de crise, les pays du BRICS ont été le moteur de l'économie mondiale : création d'emplois, recul de la pauvreté, apports en capitaux et développement des exportations sont autant de réussites pour ces pays émergents. La Chine est depuis des années « l'usine du monde », le Brésil est un fournisseur important de matières premières, tout comme l'Afrique du Sud, la Russie dispose de considérables réserves de pétrole, quant à l'Inde, elle a connu un développement fulgurant dans le domaine des nouvelles technologies.
Aujourd'hui, de nombreux spécialistes estiment que ces pays dépasseront ceux du G7 à moyen terme. En 2013, le taux de croissance des membres du BRICS a atteint 7,7% alors que le FMI n'avait prévu que 5% et que la croissance mondiale s'était chiffrée à 3,7%.
Pour consolider ce développement, plusieurs points importants seront à l'ordre du jour du prochain sommet dont le développement des échanges commerciaux et financiers entre les pays membres et la création de la Banque du BRICS et d'un mécanisme de réserve de devises étrangères. Autant de défis que relèveront sans aucun doute ces pays bien décidés à faire entendre leur voix à l'échelle planétaire.