Caracas, 6 septembre (RHC) Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a déclaré qu’avec le dialogue national, son pays s'achemine vers une nouvelle étape de stabilité politique, dans laquelle les secteurs qui répondaient à l’agenda de violence, reconnaissent aujourd’hui la légitimité du Gouvernement bolivarien et de la voie électorale.
Dans une interview au programme Ici avec le journaliste et ministre de la Culture, Ernesto Villegas, le président vénézuélien a souligné que la Table Nationale de Dialogue, installée au Mexique, reprend la reconnaissance mutuelle des acteurs politiques du pays.
Il a expliqué que d’abord, un mémorandum d’accord a été signé entre les parties et est devenu contraignant pour l’Assemblée nationale et le Gouvernement, par l’intermédiaire du représentant plénipotentiaire, Jorge Rodriguez, qui présente les propositions en vue du dialogue.
À cet égard, deux documents ont été soumis à l’analyse. Le premier concerne la levée de toutes les sanctions et la restitution de tous les comptes en banque gelés par les institutions financières internationales.
En second lieu, un document privé a été présenté pour que la table de dialogue de Mexico se prononce sur les droits légitimes vénézuéliens sur la Guyane Esequibo, a indiqué le chef d’état dans le programme d’entretiens de Villegas, qui a fêté un an à l’antenne.
Sur les attentes de la table de dialogue, le chef de l’Etat a assuré que son gouvernement aura la plus grande patience et stratégie pour atteindre le redressement et le bien-être des Vénézuéliens.
"Lorsque nous nous asseyons avec l’opposition, nous comprenons qu’il y a des problèmes de caractère personnel, des différences politiques, des différences électorales, des haines, des envies, des mesquineries, des oppositions internes. On ne sait pas ce qu’on peut attendre". a-t-il dit.
"Ce que je peux dire au Venezuela, c’est que nous aurons la plus grande patience et la plus grande hauteur stratégique, nous avalerons combien de crapauds il faut avaler avec du sable inclus, pour chercher le bien-être des Vénézuéliens", a-t-il précisé.
Dans une autre partie de l'interview, le Président Nicolas Maduro, a écarté toute possibilité d’impunité pour les acteurs politiques partisans de mesures coercitives et responsables de dommages économiques contre la nation.
Maduro également a souligné que la justice prévaudra face aux innombrables préjudices causés au peuple par la politique de pillage des fonds et de gel des comptes à l’étranger.
'Il doit y avoir ici une justice sévère, parce que les dommages causés aux familles vénézuéliennes sont considérables; (...) il n’y aura pas d’impunité ni ici, ni au Mexique', a déclaré Maduro en référence au processus de dialogue engagé dans ce pays entre l’exécutif bolivarien et le secteur le plus radical de l’opposition.
Au Venezuela, il n’y a jamais eu de dualité des pouvoirs, a souligné le chef d’état en confirmant l’échec du prétendu gouvernement intérimaire dirigé par Juan Guaidó, qui faisait partie d’une campagne brutale pour chercher le renversement des autorités légitimes et concrétiser la colonisation politique et économique du Venezuela, a-t-il déclaré.
Nicolás Maduro considère l’administration actuelle des États-Unis comme le véritable interlocuteur de l’État vénézuélien dans les négociations au Mexique, en raison de la soumission de la prétendue plate-forme unitaire de l’opposition aux avis de Washington.
'Quand nous nous asseyons à cette table, nous comprenons que nous nous asseyons avec le gouvernement des États-Unis, (...) quand nous leur parlons, nous parlons aux États-Unis parce qu’ils sont leurs politiciens au Venezuela', a-t-il précisé.
Les délégations du gouvernement vénézuélien et le secteur radical de l’opposition ont repris les négociations vendredi, avec un ordre du jour axé sur la concertation des positions dans le domaine des droits politiques, des garanties électorales et du calendrier pour des élections observables.
De même, les parties examineront la levée des mesures coercitives, la restauration des droits sur les fonds gelés à l’étranger, la renonciation à la violence et la réparation due à ses victimes, ainsi que les garanties de mise en œuvre, de suivi et de vérification de ce qui a été convenu.
Le Président du Venezuela a également réaffirmé sa volonté de renforcer le rapprochement avec les entreprises du pays pour faire avancer la reprise économique et mettre en place des mécanismes pour le développement du marché, de la production et des prix équitables.
'Assez de conflits stériles, sur la voie du dialogue et de la démocratie, cherchons des solutions, avançons vers des résultats nouveaux, avec des méthodes nouvelles', a indiqué le président.
Dans une autre partie de l'interview, le président Nicolás Maduro a critiqué la vision colonialiste de l’élite politique espagnole et a plaidé pour ‘décoloniser les liens entre Caracas et Madrid.
"Nous avons dit depuis longtemps qu’il faut décoloniser les relations entre l’Espagne et le Venezuela, c’est une tâche en suspens, une mission en suspens depuis 200 ans", a souligné le président vénézuélien, Nicolas Maduro.
Dans une émission de télévision locale, le chef d’état a dénoncé que l’élite politique, économique et communicationnelle du pays européen a une vision colonialiste de l’histoire.
Cette partie de la nation espagnole, a déclaré le chef de l’Etat, s’est vanté qu’ils possédaient l’Amérique latine et les Caraïbes, de sorte que Maduro a appelé à changer cette pensée.
À cet égard, il a souligné que l’extrême droite espagnole, comme le parti Vox, reflète la croyance d’autres élites similaires en Amérique latine. "Ils croient que les colonisateurs sont venus nous libérer de l’incivilisation, de l’inculture", a critiqué le chef d’état.
D’autre part, Maduro a souligné la lutte d’une autre partie du peuple espagnol pour son indépendance et sa liberté. "Il y a une Espagne d’une belle culture et d’un héroïsme républicain", a-t-il déclaré.
Maduro a réclamé à plusieurs reprises le respect de la nation vénézuélienne pour être "libre et souveraine" et, sur la base de la "leçon historique" laissée il y a près de deux siècles par le libérateur Simón Bolívar, il a affirmé qu'"il n’y a pas d’empire qui dicte des ordres à notre peuple".
Les tensions entre Madrid et Caracas ont explosé cette année. En février, la vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a lié l’Espagne à l’articulation de plans de coup d’État contre le pays sud-américain.
"Le gouvernement de Pedro Sánchez a hérité de l’extrémisme de l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, accueille un terroriste notoire et des extrémistes en Espagne et articule avec le président colombien, Iván Duque des plans putschistes et déstabilisateurs contre le Venezuela depuis la Colombie", a-t-il critiqué.
De plus, le transfert de l’opposant vénézuélien Leopoldo López, avec sa famille, à l’ambassade espagnole à Caracas, la capitale vénézuélienne, en 2019, puis son voyage secret en Espagne, ont obscurci davantage les relations diplomatiques bilatérales entre les deux pays.
Source Hispan TV