Mexico, 9 janvier (RHC) Des militants et des fonctionnaires mexicains dénoncent le trafic d’armes depuis les États-Unis qui tue chaque année des milliers de leurs compatriotes.
On estime qu’environ un demi-million d’armes illégales entrent dans le pays chaque année, dont 70 % proviennent des États-Unis. En 2021, ces armes étaient impliquées dans plus de 17000 meurtres.
En août dernier, le Mexique a poursuivi 11 entreprises de fabrication d’armes américaines pour pratiques commerciales négligentes qui encouragent la violence dans le pays.
Selon le consultant juridique du Ministère des affaires étrangères du Mexique, Alejandro Celorio, les sociétés d’armement américaines vendent leurs armes à quiconque veut les acheter sans se soucier de leur utilisation ultérieure.
"Et dans ce cas, le modèle commercial de ces entreprises aux Etats-Unis est de vendre à qui veut acheter", y compris a des prête-noms, à criminels, à des membres du crime organisé et ainsi de suite", a assuré Celorio.
Pour leur part, ces entreprises font valoir qu’elles n’ont pas le devoir légal de protéger le gouvernement mexicain contre les criminels qui abusent de ces armes.
Même l’ambassadeur des États-Unis au Mexique, Ken Salazar, a reconnu pour la première fois la responsabilité de son pays dans le trafic d’armes. Il a été le premier à le faire.
"C’est la responsabilité des deux nations, mais nous reconnaissons, comme l’a dit le président Biden, que ces armes arrivent aux États-Unis", a précisé le diplomate américain lors de l’annonce de l’accord du Bicentenaire, une nouvelle route de sécurité entre les États-Unis et le Mexique, qui met fin à l’Initiative Mérida.
Un autre problème lié au sujet en question est que des armes entrent également par pièces au Mexique et selon le directeur exécutif de l’Institut pour la sécurité et la démocratie, A.C. (INSYDE), Miguel Garza "dans certains endroits de Guanajuato, il y a des forgerons qui assemblent des armes et les louent à des groupes criminels. Ils commettent leurs crimes, puis les renvoient". Il souligne qu’il s’agit d’armes qui n’ont pas d’empreinte balistique ni d’enregistrement.
Au cours des 36 premiers mois de l’administration actuelle, 106.612 homicides par arme à feu ont été commis au Mexique. Si on les compare aux 36 derniers mois du gouvernement d’Enrique Peña Nieto, ils représentent une augmentation de 24 %.
Il s’agit d’armes qui arrivent aux mains de cartels mexicains, même comme monnaie d’échange pour envoyer de la drogue aux États-Unis. Dans cet échange, la vie de milliers de familles est détruite. "On ne vit plus, on survit seulement, oui", admet une activiste et famille de victime, Amalia Hernández.
Un exemple de la grande insécurité est celle qui se produit dans l’État de Guanajuato. En seulement deux jours, 36 personnes ont été exécutées dans six endroits différents. Face à cette situation, le président mexicain assure que son gouvernement n’est pas resté les bras croisés et n’a pas tourné le dos au problème.
Source Hispan TV
