La Havane, 10 oct. (RHC).- Le ministre cubain des Affaires étrangères a plaidé ce vendredi pour l’unité du Mouvement des Pays Non-alignés.
«Si nous restons unis notre voix ne pourra pas être ignoré» a-t-il souligné au cours de la réunion ministérielle du Mouvement des Pays Non-alignés organisée à distance dans le cadre des travaux de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
«L’arène internationale se fait de plus en plus dangereuse. La principale puissance économique, militaire et technologique fait fi des organismes et des accords multilatéraux, viole le Droit international et la Charte des Nations Unies, menace la paix et la sécurité internationales par sa conduite agressive et arrogante. Elle rénove et accroît ses visées de domination et d’hégémonie. Elle attise des conflits et déclenche des guerres sous des prétextes humanitaires ou au nom d’une prétendue lutte contre le terrorisme».
Le chef de la diplomatie cubaine a dénoncé la modernisation des arsenaux nucléaires et l’augmentation des dépenses militaires en dépit du développement durable.
Il a rappelé que la brèche entre riches et pauvres grandit chaque jour.
La situation économique mondiale, déjà critique, s’aggrave à cause des effets dévastateurs du Covid-19, dont le fardeau le plus pesant retombe sur le monde sous-développé.
Les modèles de production et de consommation irrationnels du capitalisme détruisent l’équilibre écologique de la planète. L’échange inégal ne fait pas que persister : il empire.
Qui plus est, le droit légitime au développement est entravé dans certaines de nos nations par des mesures coercitives unilatérales.
La dette extérieure qui étouffe les pays sous-développés, à plus forte raison en temps de pandémie, est irrécouvrable et doit être éliminée.
Dans un tel contexte, le Mouvement des Pays Non- alignés, principal mécanisme de concertation politique des pays du Sud, devrait jouer un rôle capital dans la défense des revendications de nos peuples. Il a contribué d’entrée aux luttes contre le colonialisme, le néocolonialisme et l’apartheid, en faveur de la cause palestinienne, du désarmement nucléaire, de la paix et d’un nouvel ordre économique international plus juste, démocratique et équitable.
Pour faire face au Covid-19, le Mouvement, sous la conduite de l’Azerbaïdjan, a revendiqué le rôle de l’Organisation Mondiale de la Santé et défendu l’importance de la solidarité et de la coopération internationales.
Cuba est fière d’avoir contribué modestement à ces efforts, en dépit des restrictions que lui impose le blocus économique, commercial et financier des États-Unis et de la campagne cynique et brutale que l’administration actuelle orchestre contre notre coopération médicale.
Dans le droit fil des principes de Bandung et des buts et principes que le Mouvement a adoptés à son Quatorzième Sommet de La Havane (2006), notre mot d’ordre essentiel doit être la préservation de notre unité, qui est indispensable dans le contexte mondial actuel. Nous constituons le gros des États des Nations Unies. Si nous restons unis, nul ne pourra ignorer notre voix. À cet égard, le Mouvement pourra toujours compter sur Cuba.
À partir de ces prémisses, nous sommes convaincus que, comme l’a affirmé Fidel Castro Ruz à la 7e conférence au sommet du Mouvement à New-Delhi « les pays non-alignés continueront de jouer toujours plus leur rôle irréductible de bastion de la paix, de l’indépendance nationale et du développement, de renforcer leur cohésion et leur unité, et de remplir dignement les devoirs difficiles que leur impose l’heure dramatique que nous vivons».