La Havane, 27 février (RHC) Cuba rend hommage aujourd’hui au Père de la Patrie, Carlos Manuel de Céspedes, initiateur de la guerre pour l’indépendance et premier président de la République en Armes, qui mourut seul et au combat il y a 147 ans.
C’est ce que démontrent des documents et des enquêtes ultérieurs qui, par ailleurs, n’ont pas pu élucider tous les événements liés aux dernières heures de celui qu’on appelle le Vieux Président.
'Autour de la tragédie de San Lorenzo (lieu où il est mort) tout a été doute et confusion', ont écrit les historiens cubains Hortensia Pichardo et Fernando Portuondo.
Selon des sources officielles, Carlos Manuel de Céspedes, avocat et propriétaire terrien, libéra ses esclaves à la ferme La Demajagua le 10 octobre 1868 et les convia à l’indépendance ou à la mort pour entamer ainsi la guerre de libération contre l’Espagne.
Le Major général de l’Armée libératrice assuma en avril 1869 la présidence de la République en armes, mais les tensions et les désaccords avec la Chambre des représentants conduisirent à sa destitution le 27 octobre 1873.
Selon Pichardo et Portuondo, la destitution a été l’antichambre de sa mort parce qu’il a été privé d’assistants et d’escorte, et en même temps, il a été forcé de marcher à la saga du gouvernement.
Le chroniqueur Ciro Bianchi a expliqué que le 27 décembre 1873 Céspedes a reçu l’autorisation de se déplacer librement et il a déménagé vers une zone de l’est insulaire où il pensait attendre le passeport et l’autorisation qui lui permettraient de quitter le pays.
Devant la proximité des Espagnols, en janvier 1874, il arriva à San Lorenzo, Sierra Maestra, dans l’Est, et le 23 février de la même année, il reçut une notification du gouvernement en Armes lui refusant l’autorisation de voyager.
Selon diverses sources historiques, à la suite de cette interdiction, il a accepté de quitter l’endroit où il n’avait pas de protection et a fixé le transfert au 28; mais la veille, il a été surpris par un détachement espagnol.
Le colonel de l’Armée libératrice Manuel Sanguily (1848-1925) écrivit que 'Céspedes ne pouvait consentir à ce que, incarnation souveraine de la sublime rébellion, il fût emmené par les Espagnols, emprisonné et ligoté comme un criminel'.
'Il fit face avec son revolver aux ennemis qui l’opprimaient, et, tué par une balle contraire, il tomba dans un ravin, comme un soleil de flammes qui s’enfonçait dans l’abîme'.
Les restes de Céspedes demeurent au cimetière Santa Ifigenia de Santiago de Cuba, où se trouvent également ceux de l’apôtre José Marti et les cendres du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro.
Cuba l’appelle le Père de la Patrie pour son rôle dans la lutte armée et pour un fait qui s’est produit en mai 1870, selon les spécialistes.
À cette date, le capitaine général espagnol de l’île a informé Céspedes que son fils cadet, Oscar, avait été capturé et qu’il serait assassiné si le président ne se rendait pas.
La réponse est parvenue à l’actualité : « Oscar n’est pas mon seul fils : je suis le père de tous les Cubains qui sont morts pour la Révolution ».
SourcePrensa Latina