Par Guillermo Alvarado
Au moins 45 morts, dont de nombreux enfants, des milliers de sinistrés et des dégâts considérables dans l'infrastructure, tel est le bilan provisoire du passage de la tempête tropicale Earl dans plusieurs États du Sud-est et du centre du Mexique. Il s'agit aussi d'une mise en garde aux autorités sur l'urgence de prendre des mesures de prévention pour faire face aux phénomènes climatiques et sur les conditions de vie précaires de la population dans de nombreuses communes.
Cette fois-ci il ne s'est pas agi d'une tempête de grande intensité. Pourtant les conséquences sont graves. Il aurait suffit cependant de prendre des mesures élémentaires, telles que l'évacuation de familles vivant dans des zones à risque, pour éviter ainsi des pertes humaines.
Il y a une vingtaine de communautés affectées, surtout dans l'État de Veracruz, mais aussi dans ceux de Puebla et d'Hidalgo. La plupart de ces communes ont été construites dans les versants des montagnes, endroits devenus très instables à cause de la déforestation croissante.
Nous parlons, bien entendu de familles pauvres qui n'ont pas de ressources pour acheter des terrains et édifier leurs logements dans des endroits sûrs . Elles doivent donc s'installer dans des sites dangereux. Elles ne bénéficient pas de programmes gouvernementaux leur permettant de résoudre leurs besoins urgents, pas seulement en matière de logement, mais aussi d'éducation et de santé.
Il y a en tout quelque 8 000 personnes affectées. Près de 1 650 maisons ont été détruites. La distribution de l'aide à déjà commencé certes, des centaines de personnes se trouvent dans des refuges, mais tout aurait été plus facile si des plans de prévention avaient été adoptés à temps.
Dans l'État d'Hidalgo, par exemple, plusieurs personnes ont été ensevelies par une avalanche de pierres provoquée par la pluie intense. Elles assistaient à une fête familière et ne se souciaient point des conséquences terribles que les intempéries qui affectaient la région pourraient avoir.
La plus grande quantité de Mexicains vivant dans des conditions de pauvreté, voire même de misère, se concentrent dans les États d'Hidalgo, d'Oaxaca et du Chiapas. Paradoxe. Le nombre de multimillionnaires grandit chaque année au Mexique.
Les inégalités énormes sont en réalité la véritable cause des tragédies comme celle survenue cette fin de semaine à cause d'un phénomène météorologique, qui n'était pas- nous insistons sur ce point- de grande intensité. Lorsque la pauvreté est si aigüe, il suffit d'un rien pour déclencher la mort et la douleur.
À cela vient se joindre, l'inefficacité des autorités pour mette en alerte les personnes de ce qui peut arriver en cas de pluies intenses ou d'autres phénomènes, l'absence de plans effectifs d'évacuation opportune et d'autres mesures pour préserver la vie des familles, en particulier des plus vulnérables comme les enfants et les personnes âgées.
La tragédie survenue au Mexique avec la tempête Earl vient prouver que les désastres ne sont toujours pas provoqués par la nature. Parfois c'est la faute de ceux qui devraient veiller à la sécurité de la population.