La ville mexicaine de Puerto Vallarta accueille jusqu'à ce mercredi une rencontre mondiale placée sous les auspices de l'ONU pour analyser le thème des mobilités humaines afin de parvenir à la signature d'un pacte global en 2018 pour garantir une migration ordonnée, sûre et dans le respect le plus absolu des droits humains de ceux qui pour diverses raisons sont obligés de se déplacer.
Cette rencontre fait suite à une autre qui s'est tenue à New York en 2016 et qui a émis une déclaration qui a été signée par le président étasunien de l'époque, Barack Obama.
Lors de la réunion de New York, des dizaines de dirigeants du monde ont en effet adopté une déclaration dans laquelle ils s'engageaient à protéger les droits des réfugiés et des migrants, à sauver des vies et à partager la responsabilité du soutien et de l'accueil de ces réfugiés et migrants.
Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Peter Thomson, a alors déclaré qu'il allait démarrer des processus destinés à conclure un pacte mondial sur les migrations et un pacte mondial sur les réfugiés.
Cependant, maintenant, le département d'état étasunien a opté pour se retirer de la réunion avec l'argument selon lequel, les participants à la rencontre pouvaient prendre des mesures mettant en danger les politiques et la sécurité migratoire aux États-Unis.
C'est-à-dire, qu'une fois de plus, comme cela a été le cas avec l'Accord de Paris sur le Changement Climatique et avec plusieurs traités commerciaux, le gouvernement de Donald Trump préfère s'isoler au lieu de contribuer, aux côtés de la communauté internationale, à trouver des solutions à un phénomène qui nous concerne tous qu'il s'agisse de pays émetteurs de migrants, récepteurs ou de transit.
Dans l'histoire de l'humanité, les déplacements de grandes masses de personnes ont toujours existé. Rappelons ceux du peuple juif à Babylone et en Égypte, ou ceux provoqués par les guerres de conquête d'Alexandre de Macédoine, qui a étendu l'influence sur une bonne partie du Moyen Orient, sur l'empire perse et jusqu'aux limites de l'Inde.
Plus récemment dans le temps, les États-Unis eux-mêmes se sont développés grâce au travail de millions de personnes qui y sont arrivés de pratiquement tous les coins de la planète.
Les migrants n'ont jamais été une charge et ils ne le sont pas non plus maintenant. Selon les données de l'ONU, près de 250 millions de personnes vivent hors de leur pays natal et bien qu'ils ne représentent que 3,4% de la population mondiale, ils créent presque 10% du PIB global.
En Amérique Latine, le nombre de ceux qui ont émigré vers d'autres pays du continent et d'ailleurs, atteint 30 millions et ils ont un grand impact dans les pays d'accueil. Pour que l'on puisse en avoir une idée citons le cas des envois d'argent à leurs proches, envois qui, dans le cas de l'Amérique Centrale, figure parmi les principales entrées de devises. Mais ces envois ne représentent que 15% de leurs revenus ce qui veut dire que 85% reste dans le pays où ils travaillent, vivent et consomment.
Ce que l'on cherche à la rencontre de Puerto Vallarta c'est que cette mobilité humaine soit sujette à des normes claires et globales prenant en considération les différences qu'il y a entre les régions, car les migrations n'ont pas les mêmes caractéristiques dans notre continent, en Afrique ou en Asie.
Nous ne devons pas oublier les grands risques qu'implique le déplacement d'un lieu et à l'autre, les dangers auxquels sont exposés les migrants dans les endroits de transit et le grand nombre de personnes de tous âges qui meurent ou qui, simplement disparaissent et dont les proches n'ont plus jamais des nouvelles . C'est un problème global qui demande des réponses globales pour que la solution soit réelle.