L’annonce du  verdict de culpabilité prononcé contre l’ex-policier Derek Chauvin, accusé du meurtre du citoyen noir George Floyd, a produit une grande satisfaction dans divers secteurs de la société nord-américaine, bien que de nombreux avis indiquent que la vraie justice est encore loin d’être faite.

Pendant trois semaines, les membres du jury ont écouté plus de 40 témoins du bureau du procureur de la ville de Minneapolis, en plus de regarder une vidéo où l’ex-policier maintient son genou sur le cou de la victime pendant neuf minutes et demie, jusqu'à causer sa mort par étouffement.

Chauvin a été reconnu responsable de trois crimes qui pourraient le garder en prison pendant 40 ans, bien que la sentence  soit entre les mains du juge, qui peut lui infliger une peine moindre pour absence de condamnation précédente.

Lorsque la décision du jury a été annoncée, il y a eu une explosion de joie parmi des milliers de personnes, dont beaucoup étaient des membres de minorités ethniques, rassemblées devant les tribunaux, ainsi que dans d'autres villes de ce pays.

Le frère de Floyd a déclaré aux journalistes "maintenant nous pouvons respirer tranquillement", faisant allusion aux derniers mots de George avant sa mort : « I can’t breathe », « Je ne peux pas respirer » en français. .

Cependant, certains ont rappelé que le racisme systémique aux États-Unis et la brutalité policière sont toujours d’actualité.

Pour preuve, le journal The New York Times a rapporté que depuis le début du procès contre Chauvin, le 29 mars, quelque 64 personnes sont mortes aux Etats Unis victimes de la violence policière et plus de la moitié d'entre elles étaient noires ou latines. .

Il y a des cas qui, en raison de leurs caractéristiques, ont soulevé de nouvelles vagues de protestations, parmi lesquelles la mort de l'Afro-américain Daunte Wright,  qui a été touché à la poitrine par la policière blanche Kim Potter alors qu'il avait les mains levées pour se rendre après un accident de la route.

Selon Potter, elle a confondu son pistolet paralysant, le soi-disant «taser», avec son arme de service, un argument qui n'est pas très crédible car selon les experts ce sont des armes très différentes en raison de leur forme et de leur poids.

Il y a quelques heures à Columbus, dans l'Ohio, un policier a tué l'adolescente noire de 16 ans Ma'Khia Bryant, parce qu'elle aurait porté un couteau avec lequel elle aurait tenté d'attaquer deux autres jeunes femmes. L'agent n'a jamais essayé de la dissuader ou de la désarmer, mais lui a tiré quatre fois à bout portant.

Un membre d'une minorité ethnique est plus susceptible d'être tué par la police qu'un homme blanc. Cela a  provoqué des mouvements tels que «La vie des Noirs compte», qui continueront d'exister jusqu'à ce qu'il y ait un véritable système judiciaire qui non seulement condamne ceux qui tuent, mais évite tant de morts inutiles.