Des notes pour un agenda

Edited by Reynaldo Henquen
2021-11-21 18:47:59

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Par Guillermo Alvarado (RHC)

L’une de nombreuses dettes des États-Unis envers notre région est l’invasion sanglante de la Grenade, une petite nation insulaire des Caraïbes, contre laquelle une force disproportionnée a été appliquée sous prétexte, une fois de plus, de rétablir la démocratie, la paix et la sécurité.

Cette île était dirigée d’une main de fer par Eric Gairy depuis 1950, qui est resté au pouvoir pendant près de trois décennies, a établi un régime de corruption, était un ami proche d’Augusto Pinochet et recevait le soutien inconditionnel de Washington, où ses méthodes n’étaient jamais mises en cause. 

Selon la Maison Blanche, les garanties individuelles, socio-économiques et politiques des citoyens de la Grenade de Gairy, n’ont jamais été menacées.

Tout a changé, lorsque le 13 mars 1979 le Mouvement Nueva Joya (Nouveau bijou), dirigé par Maurice Bishop, a mis fin à la dictature et a lancé la Révolution populaire, rétablissant ainsi les droits de toute la population.

Les États-Unis ont vite appliqué des sanctions contre le nouveau gouvernement, y compris le gel du crédit et des investissements pour nuire à l’économie, et créer des pénuries et du mécontentement populaire, une formule impériale très connue.

Depuis le Nord une opposition interne a été créée et des mensonges ont été diffusés pour discréditer la Révolution naissante.

L’un de ces mensonges était que la piste du nouvel aéroport, dont la construction recevait le soutien solidaire de Cuba, dépassait les mesures d’une installation civile et serait utilisée comme base aérienne soviéto-cubaine.  

L’aspect le plus astucieux dans l’attitude des États-Unis est que lorsqu’ils ont réussi à ce que certains militaires se joignent à leurs plans, déposent et assassinent Bishop, ils ont ensuite profité du chaos provoqué par eux-mêmes comme excuse  pour mener à bout l’invasion.

C’est Washington qui a conduit d’autres états caribéens à ‘demander’ une intervention armée, qui a commencé le 22 octobre 1983. Les attaques les plus importantes se sont produites trois jours plus tard et se sont étendues jusqu’au 4 novembre.

Les États-Unis ont employé une force militaire disproportionnée contre un petit pays de 214kms2, avec une population de 110 mille habitants, où il y avait un groupe de collaborateurs cubains, pour la plupart des civils et quelques conseillers soviétiques. 

Cinq navires de l’escadron amphibie numéro quatre ont été mobilisés et six autres navires ont pris position face aux côtes de la Grenade.

Sept mille 300 marines, des membres de la 82ème division aéroportée, de nombreuses troupes spéciales et un chiffre indéterminé de la 22ème unité amphibie y ont participé.

Des avions de combat ont bombardé des cibles civiles et le célèbre hélicoptère Blackhawk y a fait son début.

Une opération punitive honteuse, orchestrée pour maintenir l’hégémonie dans les Caraïbes et la démocratie au style états-unien, celle dont Biden parlera lors du Sommet virtuel de décembre prochain.



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