Par María Josefina Arce
À moins d'un mois des élections générales en Équateur, la situation est très complexe. La violence, déjà quotidienne dans ce pays andin, s'est intensifiée ces dernières semaines. Émeutes dans les prisons, enlèvements et assassinats de politiciens et de candidats marquent les jours précédant les élections.
Le dernier de ces crimes est celui d'Agustín Intriago, maire de la ville de Manta, où un candidat à l'Assemblée nationale du parti Revolución Ciudadana de l'ancien président Rafael Correa avait déjà été tué.
Une nouvelle émeute dans une prison a également été signalée. Plus de 30 personnes sont mortes à la suite de trois jours de violence à la Penitencieria del Litoral à Guayaquil.
Pour faciliter l'intervention des forces armées, le président Guillermo Lasso a signé un décret d'état d'urgence, le seizième dans le système pénitentiaire depuis mai 2021.
Une mesure qui, jusqu'à présent, ne s'est pas avérée efficace pour mettre fin à la violence constante dans les prisons, qui a fait plus de 400 morts au cours des deux dernières années.
Luisa González, candidate à la présidence du Parti Revolución Ciudadana, a résumé le sentiment de beaucoup en déclarant qu'ils vont de décret en décret et que rien n'est résolu.
Dans ce contexte, le président a également décrété l'état d'urgence, avec couvre-feu, dans les provinces de Manabí et Los Ríos, ainsi que dans le canton de Durán, à Guayas.
Le gouvernement a renforcé les effectifs policiers et militaires dans les rues, mais l'insécurité n'a pas diminué pour autant.
Des dizaines d'actes de violence ont été enregistrés ces derniers jours dans les villes de Guayaquil et d'Esmeraldas, y compris des attaques contre des institutions publiques.
Les experts et une grande partie de l'opinion publique sont de l'avis que la situation exige une approche différente, car d'énormes ressources sont allouées à la sécurité alors qu'elles devraient être consacrées à l'investissement social pour le développement local, fermant ainsi la porte à la criminalité.
Ils estiment qu'il est essentiel de consacrer davantage de fonds à l'éducation pour lutter contre le décrochage scolaire et éviter que les jeunes ne se retrouvent dans les rangs des organisations criminelles.
En réalité, l'insécurité affecte considérablement l'industrie, le commerce et le tourisme. Les hommes d'affaires locaux affirment que les ventes et la création d'emplois sont réduites.
Les citoyens équatoriens sont très préoccupés par la situation qui prévaut dans le pays et par son impact sur le jour des élections, prévu pour le 20 août.
