Par Guillermo Alvarado

La visite que réalise à Cuba le président français, François Hollande, est le résultat d'un processus historique de relations entre nos deux pays dont les liens ont été tissés il y a longtemps.

Dès son arrivée à notre pays, le dirigeant français a mis en exergue l'histoire des liens bilatéraux et des idéaux indépendantistes que partagent nos deux pays.

Il convient de rappeler l'impression qu'a fait Paris, la Ville Lumière sur notre Héros National José Martí, qui a eu l'occasion de la visiter deux fois, en 1874 et 1879. Le célèbre intellectuel cubain a écrit plusieurs chroniques décrivant d'innombrables aspects de la vie parisienne.

La première traduction de José Martí a été «Mes fils» de Víctor Hugo, dont l'écrivain cubain a souligné l'«intelligence qui va au-delà des langues ». Il faut signaler que son admiration pour l'écrivain français a même conduit José Martí à vivre de l'enseignement du français, pendant son séjour au Guatemala.

Par ailleurs, la France a marqué de son empreinte l'architecture cubaine. Le meilleur exemple en est la ville de Cienfuegos, mais cela est aussi perceptible dans la capitale cubaine, tout comme à Santiago de Cuba et à Guantanamo.

Alejo Carpentier constitue un autre pont entre nos deux cultures : cet écrivain a mélangé dans sa littérature le meilleur des deux cultures, avec des idées, des mythes, des légendes et des aspects religieux venant des deux côtés de l'Atlantique.

La première visite d'un président français à notre pays est également due au respect gagné par Cuba à l'échelle internationale, où son prestige n'a fait que s'accroître au cours des 50 dernières années, malgré les tentatives inutiles des gouvernements étasuniens pour l'éviter.

Comme l'a affirmé l'ambassadeur de notre pays à Paris, Héctor Igarza, ¨la capacité de la Havane à rassembler, qui s'est manifestée lors du Second Sommet de la CELAC, la Communauté des États latino-américains et caribéens, qui s'est tenu en janvier 2014, a été très remarquée en France. »

À ce moment-là, notre région a été proclamée ¨zone de paix¨, dépourvue d'armements nucléaires, une région dont la priorité est de faire du dialogue la meilleure manière de mettre fin aux divergences.

Concernant les possibilités de coopération entre Cuba et la France, il faut indiquer qu'elles sont nombreuses et comprennent des domaines tels que la santé, l'éducation, l'énergie, le transport ou la biotechnologie, de même que les opportunités qu'offre la Zone Spéciale du Développement du Mariel.

Les premiers fruits de cette coopération ont été récoltés avant même l'arrivée de François Hollande à la Havane, avec la signature samedi d'une lettre d'intention visant à élargir la coopération en matière de sécurité sanitaire, par les ministres de la santé de Cuba et de la France, Roberto Morales et Marisol Touraine respectivement.

Nous traversons une période importante, et on ne peut pas oublier un facteur décisif qui va dans ce sens: la résistance du peuple cubain face aux agressions de la plus grande puissance de la planète, un acte héroïque, qui prouve l'existence de valeurs beaucoup plus importantes que le pouvoir, l'argent ou la force.