Avec un retard de deux jours par rapport aux prévisions, les autorités électorales d'Haïti ont rendu publics les résultats des élections présidentielles du 25 octobre dernier. Jovenel Moïse, le candidat du parti au pouvoir, Tet Kale et Jude Célestin, de la ligue Alternative pour le progrès et l'émancipation d'Haïti, parti de l’ex-président René Préval devront se mesurer au second tour, prévu le 27 décembre prochain.

Au terme du dépouillement, Jovenel Moïse a atteint 32,81% des voix. Jude Celestin pour sa part a obtenu 25,72% des suffrages.

Jean Charles Moïse, de la Plateforme des Fils de Dessalines est terminé en 3è position, suivi de Maryse Narcisse, un médecin de la Famille Lavalas, regroupement politique fondé par l'ex président Jean Bertrand Aristide.

Immédiatement après la publication des résultats, des émeutes ont éclaté, des manifestations de mécontentement ont été organisées dans plusieurs points de la capitale du pays le plus pauvre du continent comme les quartiers Delmas, Carrefour et Martissant. Le bilan: un mort.

La participation à ces élections de plus d'une cinquantaine de candidats à la présidence dans un pays qui a un peu plus de 10 millions d'habitants, est une preuve de la fragilité de la démocratie et du système des partis politiques, inexistants presque sauf en temps d'élections, lorsque de grandes sommes d'argent, qui pourraient avoir un meilleur emploi, sont dépensées.

Haïti occupe la dernière position pour ce qui est de l'indice de développement humain dans le continent américain. Près de 70% de ses habitants vivent au dessous du seuil de pauvreté, alors que 1% de la population possède la moitié de la richesse totale du pays.

Cette inégalité énorme a ses origines dans les siècles d'exploitation qui a commencé avec la colonie et qui s'est aiguisée lorsque, après avoir conquis l'indépendance suite à la première rébellion d'esclaves de l'histoire s'étant soldée par un succès, la France lui a imposé un prix onéreux pour la liberté, qui s'est étendu jusqu'au début de la Seconde Guerre Mondiale.

La France refuse de rendre les sommes multimillionnaires soutirées à ce pays caribéen et cela bien qu'elles puissent être le moteur propulseur du développement économique qui sortirait ce pays de la misère qui y règne.

Pour comble de malheurs, Haïti a été dévasté par un puissant séisme en 2010, prouvant ainsi que les choses ne vont jamais si mal pour qu'elles ne puissent empirer encore..

La tragédie a été suivie d'une intense mais chaotique assistance internationale. Les pays qui comme Cuba ont coordonné avec le gouvernement haïtien ses actions pour obtenir que la plupart des sinistrés bénéficient de l'aide, ont été très restreints.

En plus d'un nouveau gouvernement capable de refondre les institutions nationales, Haïti a besoin d'un plan mondial de développement, dans lequel s'engagent les puissances sérieusement, elles doivent être prêtes à effacer cette honte de la conscience de l'Humanité et à rédimer ce peuple frère.