Après une année où tous les records historiques en matière de migration vers l'Europe de l'Ouest ont été battus, 2016 a débuté par de nouvelles tragédies face au manque d'une solution humanitaire de cette crise qui s'est aggravée ces 20 dernières années suite à des conflits armés injustifiés et pas nécessaires.

Un rapport du Haut Commissaire de l'ONU pour les Réfugiés, l'ACNUR, souligne que l'année dernière un peu plus d'un million de personnes ont tenté d'arriver aux côtes européennes, la plupart d'entre elles au terme d'un voyage risqué à travers la Méditerranée, où des milliers ont perdu la vie.

Les données font peur, surtout si l'on tient compte du fait qu'il est très difficile de comptabiliser le chiffre exacte de ceux qui décident de quitter leurs pays à la recherche de sécurité, de travail, de nourriture et de meilleures opportunités.

Une grande quantité d'entre eux sont toujours en route depuis des endroits éloignés, d'autres vivent de façon clandestine pour éviter d'être rapatriés et d'autres sont morts en route et n'ont pas été comptabilisés.

Ainsi, au million reporté par l'ACNUR il faut ajouter des centaines de milliers qui ne sont pas inclus dans les registres officiels, de telle sorte que la véritable ampleur de la tragédie restera méconnue du grand public.

Une chose est certe: La principale cause de ce phénomène sont les conflits armés imposés par des puissances occidentales dans des régions comme le Moyen Orient, l'Afrique, l'Europe de l'Est et le centre d'Asie.

Les flux massifs ont commencé en 1991 lorsque l'OTAN, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, a déclenché une guerre dans le but le démembrer et faire disparaître l'ancienne Yougoslavie et laquelle a à son tour entraîné des conflits au Kosovo et en Serbie.

L'immigration a connu une escalade encore plus grande après les invasions à l'Irak et à l'Afghanistan commandées par les États-Unis en réponse aux attaques du 11 septembre 2001à New York.

Cependant le drame a atteint son point maximum avec le début de la guerre en Syrie en 2011. Ce pays est, à l'heure actuelle le plus grand émetteur de réfugiés et de déplacés.

D'autres facteurs viennent s'ajouter à ces aventures bellicistes, tous dérivés du système colonial et capitaliste injuste, parmi eux la misère extrême, la faim, les maladies et plus récemment les rigueurs du changement climatique qui affectent des millions d'être humains qui habitent pour la plupart dans des pays qui ne sont pas les responsables de la pollution.

Jusqu'à présent, l'Union Européenne, le principal point d'attention des migrants fait la sourde oreille à ces causes. Ses programmes visent à éliminer uniquement les facteurs externes du problème, à améliorer les contrôles frontaliers et les filtres pour accueillir les immigrants choisis et dans une moindre mesure, à lutter contre les bandes de trafiquants.

Des dépêches des dernières heures indiquent que 2016 a débuté par la découverte des cadavres de 36 personnes dont plusieurs enfants qui malgré le froid intense et les mauvaises conditions météo, ont tenté de traverser la mer Égée, aux eaux glacées et sont mortes noyées au large des côtes turques. À quand la fin de cette tragédie?