Le talent inné d’Antonio Maceo

Edited by Reynaldo Henquen
2022-06-14 17:16:07

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par Jorge Wejebe Cobo

Le 14 juin 1845, dans une humble maison de Santiago de Cuba, Mariana Grajales et Marcos Maceo ont célébré la naissance du premier-né des neuf enfants du couple, nommé José Antonio de la Caridad, et qui, avec ses autres frères, aurait pour environnement formateur les contreforts de la Sierra Maestra.

C’est là, dans le domaine familial de Majaguabo, que le père a enseigné aux hommes l’art du combat à la machette en plein champ.

Le couple exceptionnel a inculqué à ses descendants des valeurs éthiques, dont l’amour filial, l’honnêteté, le dévouement au travail, le courage, la solidarité et surtout un profond sentiment anti-esclavagiste et indépendantiste.

Dans ce milieu extraordinaire, la Guerre de Dix Ans en 1868 par Carlos Manuel de Céspedes commencée, la mère fit jurer à ses enfants devant un crucifix qu’ils lutteraient pour l’indépendance, engagement auquel ils étaient fidèles, y compris le parent, qui a été mortellement blessé a demandé à l’un d’entre eux de dire à Mariana qu’il avait tenu son engagement envers elle.

Antonio Maceo, dès le premier jour en tant que soldat Mambí, a montré son courage au combat, ainsi qu’un talent inné en tant que chef sagace et imbattable qui a grimpé de grade en grade jusqu’à obtenir les étoiles de General.

Sa trajectoire a été marquée sur son corps par 27 blessures par balles et à l’arme blanche, au cours de plus de 600 affrontements.

Il a également souffert des préjugés racistes de l’époque, et certains ont essayé de le présenter comme le combattant féroce.

Tout doute sur son génie en tant que penseur et stratège fut dissipé par son opposition, à l’âge de 32 ans, à la capitulation que signifiait le Pacte du Zanjón, devant lequel s’éleva l’intransigeance de Maceo dans la Protestation de Baraguá, une des pages les plus glorieuses de notre histoire, selon José Marti.

Le Titan de bronze et ses compagnons ont sauvé, dans cet acte héroïque, l’idéal indépendantiste de la boue de la trahison et ont rendu possible la continuité de l’épopée dans la conception de la Guerre Nécessaire organisée par Marti en 1895, celle qui eut à nouveau la pensée et le bras de l’insigne patriote.

À la tête d’une colonne envahissante, il arriva en 1896 à Mantua, à Pinar del Rio, pour mener la guerre sur toute l’île et réalisa avec le généralissime Maximo Gómez ce qui fut considéré, par les spécialistes militaires réputés de l’époque, le fait d’armes du siècle à travers la nation, étroite et occupée par plus de 300000 soldats de l’armée hispanique.

Son sentiment anti-impérialiste était très clair lorsqu’il était en visite à Cuba en 1890, et alors qu’il participait à un hommage, un jeune homme a insisté sur l’idée de l’annexion aux États-Unis. comme solution aux problèmes du pays, ce à quoi Maceo a répondu que ce serait le seul cas où il serait peut-être aux côtés des Espagnols.

Il refusa de considérer le voisin du Nord comme un allié présumé, comme beaucoup le considéraient et, à cet égard, avertit un officier de l’Armée libératrice : "...nous devons tous faire confiance à nos efforts; mieux vaut monter ou tomber sans leur aide que de contracter des dettes de gratitude envers un voisin si puissant".

La vocation latino-américaine et internationaliste est devenue palpable dans son intention révélée dans une lettre à un ami en 1884, à qui il dit qu’après avoir obtenu l’indépendance de Cuba il demanderait la permission de libérer Porto Rico, "... car je ne voudrais pas abandonner l’épée en laissant cette partie de l’Amérique comme esclave".

Le Major Général de l’Armée Libératrice a eu une parfaite coïncidence avec José Marti qui, quelques heures avant de donner sa vie pour la Patrie, dans une lettre à Manuel Mercado le 19 mai 1895, a reconnu être en mesure d’accomplir son devoir de "...empêcher à temps avec l’indépendance de Cuba, les États-Unis,  de s’étendre aux Antilles et de tomber, avec cette force supplémentaire, sur nos terres d’Amérique".

Maceo n’échappa pas au destin de sa lignée de succomber sur le champ de bataille, comme il l’avait prédit à plusieurs reprises à ses compagnons d’armes, et le 7 décembre 1896, il livra son dernier combat à Punta Brava.

Mais son œuvre ne serait pas oubliée, et son héritage a été partagé par une autre figure exceptionnelle de l’histoire latino-américaine, Ernesto Che Guevara, qui est également né un 14 juin mais 83 ans plus tard en Argentine, et a affronté l’impérialisme américain, le même que Marti a entrevu et Maceo a rejeté instinctivement quand il était déjà un danger menaçant pour Notre Amérique.Source : ACN)



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