Santiago du Chili, 5 mars (RHC) La Cepalc, la Commission Économique de l’ONU pour l’Amérique Latine et les Caraïbes a signalé que la pauvreté et la pauvreté extrême en Amérique Latine, aggravées par la crise sanitaire, ont atteint en 2020 des niveaux jamais vus au cours des 12 et 20 dernières années, respectivement. Cette situation a entraîné une aggravation des inégalités dans la région et une augmentation du chômage, en particulier parmi les femmes.
C’est ce que reflète le rapport Panorama social de l’Amérique latine 2020, présenté dans cette capitale lors d’une conférence de presse télématique par Alicia Bárcena, secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc).
Alicia Bárcena a averti que la Covid-19 a fait irruption dans un scénario économique, social et politique qui se détériorait depuis 2014 dans la région, avec une faible croissance, une augmentation de la pauvreté et des tensions sociales, et elle a mis en relief les inégalités des sociétés latino-américaines, avec des niveaux élevés d’informalité et d’absence de protection sociale.
L’étude estime qu’en 2020 la pauvreté extrême touchait 12,5% de la population (78 millions de personnes) et le taux de pauvreté 33,7%, soit 209 millions d’habitants, 22 millions de plus qu’en 2019.
Mais cette situation est encore pire dans les zones rurales, chez les enfants et les adolescents, les autochtones et les personnes d’ascendance africaine, et chez les personnes les moins instruites, même si, selon Bárcena, la pauvreté a pu être beaucoup plus élevée car elle a été contenue dans une certaine mesure par les mesures économiques des gouvernements pour pallier la crise sanitaire.
'La pandémie a exacerbé les grandes lacunes structurelles de la région (...) et les coûts des inégalités sont devenus insoutenables et il est nécessaire de reconstruire avec équité et durabilité, en visant à la création d’un véritable État-providence, la tâche longtemps reportée dans la région, a affirmé la haute fonctionnaire.
C’est pourquoi la CEPALC propose d’assurer une protection sociale universelle et, à moyen et à long terme, de progresser vers un revenu de base universel, en donnant la priorité aux familles avec enfants et adolescents et en privilégiant des systèmes intégrés, durables et de plus grande couverture.
Elle a également appelé à garantir la santé, l’éducation et l’inclusion numérique, afin que personne ne soit laissé pour compte.
'La pandémie est une conjoncture critique qui redéfinit ce qui est possible, et ouvre une fenêtre d’opportunité pour dépasser la culture du privilège', a déclaré Bárcena.
Le rapport fait état de l’impact négatif de la pandémie sur les revenus et indique qu’en 2020, quelque 491 millions de Latino-Américains vivaient avec des salaires équivalant à un tiers du seuil de pauvreté, ce qui a touché essentiellement les secteurs pauvres et moyens.
À la fin 2020, le chômage était de 10,7 %, soit une augmentation de 2,6 points de pourcentage par rapport à 2019, avec une incidence plus élevée chez les femmes, les travailleurs informels, les jeunes et les migrants.
Source Prensa Latina
