Bogota, 16 avril (RHC) Le sénateur colombien Feliciano Valencia a qualifié aujourd’hui d’historique le fait que le Congrès de la République (parlement bicaméral) discute de solutions à la production de coca et de ses dérivés.
'Un débat qualifié d’historique parce qu’il n’avait jamais été question auparavant que l’État recueille, réglemente et distribue à la fois la feuille de coca et son principal dérivé : la cocaïne', a partagé le législateur sur Twitter.
La veille, le Congrès colombien a entamé la discussion sur le sujet à l’initiative de Valencia, du parti Mouvement Alternatif Indien et Social (MAIS), et du sénateur Iván Marulanda, de l’Alliance verte, qui ont défendu la proposition sur la base des effets négatifs du trafic de stupéfiants sur le pays.
Les législateurs ont expliqué qu’ils cherchent à créer le cadre réglementaire pour établir les procédures à suivre dans la production de la feuille de coca, et donc de la cocaïne, l’un des principaux mobiles de la violence en Colombie.
Pour y parvenir, ils proposent que l’État contrôle la culture et la distribution sur la base de l’éducation à la prévention de la consommation, tandis que le trafic de drogue sera l’affaire des forces de l’ordre.
Marulanda a souligné que les politiques des administrations colombiennes successives contre la drogue ont été un échec et qu’elles sont mal ciblées dans la lutte contre le consommateur et non la production.
Pour sa part, Valencia a rappelé les dizaines de milliers d’hectares de cultures illégales existant dans le pays sud-américain, et les coûts en vies des leaders sociaux, des indigènes et des défenseurs de l’environnement et des droits de l’homme aux mains d’organisations de narcotrafiquants.
'Ne laissons pas les mafias criminelles prendre nos institutions, nous défier et nous condamner à un cycle éternel de tragédies, de massacres et de bains de sang', a ajouté le législateur pour le MAIS.
Les représentants d’autres forces politiques et de la société civile se félicitent de la proposition, estimant que la réglementation est la meilleure solution au fléau du trafic de drogues.
De son côté, la sénatrice Angelica Lozano a rappelé le gaspillage de ressources que la guerre contre la drogue a représenté pour le pays, une dépense qui a dépassé plusieurs fois le budget d’autres secteurs.
Source Prensa Latina
