Bogotá, 31 jul (RHC) Le président élu de la Colombie, Gustavo Petro, a rappelé aujourd’hui que quand il recevra le rapport de la Commission de la Vérité, toute la société colombienne le connaîtra, car la "vérité est la base de la paix". 

À cet égard, Petro cherche à diffuser le rapport qui reprend les crimes commis pendant le conflit armé, les dommages causés aux victimes et les recommandations pour la non-répétition.

L’affirmation du futur chef de l’État intervient dans le contexte d’une polémique sur les différentes manières de faire connaître ce document historique.

La Commission de la vérité a présenté le rapport final le 28 juin dernier, un texte dans lequel elle élucide les schémas et la persistance du conflit armé et honore les victimes qui en ont souffert.

François de Roux, président de la Commission, a remis le document au président élu qui, à sa réception, s’est engagé à tenir compte des recommandations relatives aux processus de vérité au cours de son gouvernement, justice et réparation dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de paix.

«Ces recommandations deviendront efficaces dans l’histoire de la Colombie", a déclaré Petro lors de son intervention au théâtre Jorge Eliécer Gaitán, dans cette capitale, tout en assurant que «il y a une possibilité de passer à une ère de paix».

«Non pas simplement en obtenant la fin des conflits, mais en faisant disparaître l’usage des armes. Combien de processus de paix nous avons signés et combien de fois nous sommes revenus à la violence», a déclaré Petro, qui a participé à l’un de ces processus lorsque le M19 et l’État ont signé la paix en mars 1990.

C’est pourquoi il a lancé un appel pressant au pays pour qu’il mette fin aux cycles de la vengeance, qui mènent encore et encore à la violence, a-t-il insisté.

Il a affirmé que la vérité a un sens qui est le dialogue, l’entente, la coexistence et la réconciliation.

Enfin, il a fait remarquer que la prochaine étape est le pardon qui dépend, a-t-il dit, exclusivement des victimes d’un long conflit de plus de 50 ans.

« Il faut que les générations de 200 ans de solitude aient une seconde chance sur terre », a souligné Petro.

Le processus d’élaboration du Rapport final a commencé en novembre 2018 et s’est déroulé dans le cadre d’une approche à plusieurs niveaux pour découvrir, comprendre et analyser le conflit armé qui dure depuis un demi-siècle.

La Commission de la vérité est un mécanisme temporaire et extrajudiciaire du Système intégré de vérité, de justice, de réparation et de non-répétition pour connaître la vérité sur ce qui s’est passé dans le cadre du conflit armé.

En outre, il s’agit de contribuer à faire la lumière sur les violations et les infractions commises au cours de la même période et de fournir une explication complète de leur complexité à l’ensemble de la société. (Source Prensa Latina)