Gaza, 20 août (RHC/AFP).- Les hostilités entre Israël et le Hamas ont repris avec intensité mercredi après la rupture du cessez-le-feu, l’armée israélienne tentant d’éliminer le chef militaire du mouvement palestinien lors d’un raid qui a coûté la vie à sa femme et son bébé à Gaza.
La flambée de violence a éclaté mardi soir.
Les drones israéliens ont recommencé à frapper le territoire palestinien déjà dévasté par un mois de guerre. Au moins neuf Palestiniens ont été tués, dont au moins trois enfants, selon les secours locaux, portant à plus de 2.020 le nombre de morts palestiniens depuis le début des hostilités le 8 juillet.
Parmi les morts, figurent la femme et le fils âgé de sept mois de Mohammed Deif, le chef des Brigades al-Qassam, la puissante branche armée du Hamas qui contrôle Gaza.
Israël, qui a déjà eu recours aux assassinats ciblés de dirigeants palestiniens, l’a présenté comme «une cible légitime».
On ignore où se trouve Mohammed Deif.
Le Hamas, sur sa chaîne de télévision Al-Aqsa, a appelé les Gazaouis à participer à la mi-journée aux funérailles des victimes du raid mardi soir contre la maison du chef militaire qui a également fait 45 blessés.
Israël a tenté cinq fois par le passé d’assassiner Mohammed Deif, chef depuis 2002 des Brigades al-Qassam qui ont surpris, lors de la guerre en cours, par leur entraînement et leur équipement, malgré sept années de sévère blocus imposé par Israël à Gaza.
Depuis le début de la guerre, 2.028 Palestiniens ont été tués à Gaza, en grande majorité des civils, et 10.302 autres ont été blessés selon le ministère palestinien de la Santé.
Par ailleurs, la rupture du cessez-le-feu, qui expirait mardi à 21H00 GMT, a stoppé les pourparlers au Caire entre Israéliens et Palestiniens censés transformer cette pause en trêve prolongée: les émissaires israéliens ont été rappelés par leur gouvernement. Les négociateurs palestiniens devaient quitter la capitale égyptienne mercredi matin.
«Le cessez-le-feu est mort et Israël est responsable», a dit Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne aux pourparlers, incluant le Hamas, le Jihad islamique et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Le départ des Palestiniens d’Egypte ne signifie toutefois pas la fin des efforts diplomatiques, a-t-il assuré. «Nous ne nous retirons pas des négociations».
Azzam al-Ahmed a souligné que les Palestiniens attendaient la réponse d’Israël à leur proposition de trêve. «Nous ne reviendrons pas (au Caire) tant qu’Israël n’aura pas répondu».
Le médiateur égyptien a appelé Israéliens et Palestiniens à reprendre les négociations, exprimant «son profond regret» devant la rupture de la trêve.
Les Palestiniens ont affirmé maintes fois qu’ils ne signeraient aucun accord qui ne prévoirait pas une levée du blocus israélien de Gaza.
Les Israéliens font eux de la démilitarisation de l’enclave une condition sine qua non.
L’Egypte a soumis aux protagonistes une proposition par laquelle ils s’engageraient à cesser les combats et qui prévoit la réouverture des points de passage aux frontières. Elle fait la part belle à l’Autorité palestinienne, évincée de Gaza par le Hamas en 2007. Le sujet épineux de l’ouverture d’un port et d’un aéroport, à laquelle Israël est opposé, serait, lui, remis à plus tard.
Les Etats-Unis se sont dits «très inquiets», jugeant le Hamas «responsable» des tirs de roquettes et estimant qu’Israël avait le droit de se défendre.