La Havane, 24 juin, (RHC)- Un policier à la retraite, identifié comme John Torres, a déclaré avoir reçu l'ordre d’ouvrir le feu lors des manifestations contre le gouvernement de Dina Boluarte en janvier dernier à Juliaca, Puno, dans le sud du Pérou.
Le sous-officier a quitté la police après que 18 personnes ont été tuées lors de la répression à Puno. Cet événement a été surnommé par la population et la presse locale le "massacre de Juliaca", avant même que les organisations internationales ne constatent de graves violations des droits de l'homme.
L'information a été révélée après que l'émission "Al estilo Juliana", sur la chaîne locale ATV Noticias, a eu accès à une partie de l'interrogatoire que le bureau du procureur général a mené sur Boluarte le 6 juin, dans le cadre de l'enquête menée contre elle pour sa responsabilité présumée pour les morts survenues lors des manifestations.
L'ex-agent a déclaré que l'autorisation venait "de son commandement et de la présidence", selon le document publié jeudi par le quotidien local La República.
"Lors de notre formation, il a été clairement dit que ces ordres venaient du haut commandement de la police et de la présidence de la République", a répondu M. Torres lorsque les procureurs lui ont demandé comment il savait qu'ils étaient accrédités pour cette action.
En janvier dernier, en plein tumulte populaire contre la présidente, un groupe de personnes a tenté de s'emparer de l'aéroport international de Juliaca et, selon Torres, les officiers en uniforme avaient "l'autorisation de son commandement et de la présidence d'utiliser des armes à feu, si les manifestants faisaient irruption dans l’aéroport".
Interrogée par le ministère public, Mme Boluarte a déclaré qu'elle n'était "pas au courant" et elle s'est défendue sur un point technique en affirmant qu'en tant que "présidente de la République et chef suprême des forces armées", elle ne s'adressait pas "directement aux commandos".
"En aucun cas je ne m'adresse à eux personnellement", a-t-elle répété.
Au moins 67 personnes sont mortes lors de manifestations antigouvernementales entre décembre 2022 et février 2023. Parmi elles, au moins 49 sont mortes lors d'affrontements avec les forces de sécurité de l'État.
Source : Russia Today
