Washington, 9 juillet (RHC) A en juger par les médias américains aujourd'hui, la pression monte sur le président Joe Biden pour qu'il abandonne sa candidature en 2024, une option qui, jusqu'à présent, reste hors de question pour lui.

Dans une lettre adressée aux membres démocrates du Congrès, Joe Biden a écrit qu'après la fête de l'indépendance du 4 juillet, il leur disait qu'au-delà des spéculations, il restait engagé dans la course.

"Je veux que vous sachiez", a-t-il souligné, "qu'en dépit de toutes les spéculations dans la presse et ailleurs, je suis fermement décidé à rester dans cette course, à la mener jusqu'au bout et à battre Donald Trump", l'ancien président et candidat républicain présomptif, lors de l'élection du 5 novembre.

Depuis la performance discutable de Joe Biden lors du premier débat présidentiel face à Donald Trump le 27 juin, au moins neuf membres démocrates de la Chambre des représentants ont exhorté le président à se retirer, selon NBC News.

En outre, 18 autres élus ont fait part de leurs préoccupations quant à savoir s'il est prêt à vaincre le GOP et à exercer un autre mandat, a cité Common Dreams.

"Au cours des dix derniers jours, j'ai eu des conversations approfondies avec les dirigeants du parti, les élus, les membres de la base et, surtout, les électeurs démocrates", a souligné le président dans la missive citée par la publication.

Il a également déclaré avoir écouté "les préoccupations des gens : leurs craintes et leurs inquiétudes de bonne foi concernant les enjeux de cette élection. Je ne les ignore pas".

Il a rappelé à Common Dreams que Donald Trump était sur le point de remporter l'investiture officielle du Parti républicain malgré trois affaires criminelles en cours, deux destitutions au cours de son premier mandat, une récente condamnation à New York et les craintes que le dictateur en puissance n'impose un vaste programme politique d'extrême droite dès le "premier jour".

"Croyez-moi, je connais mieux que quiconque la responsabilité et le fardeau que représente le fait d'être le candidat de notre parti", a noté le président sortant, précisant que "nous avons eu un processus d'investiture démocrate et que les électeurs se sont exprimés de manière claire et décisive".

"J'ai reçu plus de 14 millions de voix, soit 87 % des suffrages exprimés tout au long de la procédure de nomination. J'ai près de 3 900 délégués, ce qui fait de moi le candidat présomptif de notre parti, avec une large marge", a-t-il déclaré.

M. Biden n'a pas été confronté à des difficultés majeures lors des primaires démocrates de cette année, mais il note que dans plusieurs États, des électeurs ont coché la case "non engagé", exprimant ainsi leur indignation face au soutien apporté par son administration à la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza.

En effet, pour certains critiques, le DNC a tout fait pour qu'il n'y ait pas de véritables primaires, en refusant d'organiser des débats, en manipulant le calendrier électoral pour le rendre le plus favorable possible à Biden et en faisant pression sur les concurrents potentiels pour qu'ils se tiennent à l'écart de la course.

Des messages similaires ont été transmis par le président lors d'un appel aux donateurs la veille, ainsi que lors d'une interview accordée la semaine dernière à George Stephanopoulos d'ABC News et à l'émission Morning Joe de MSNBC.

M. Biden a qualifié d'"élites" ceux qui réclament son retrait de la course. "Je suis tellement frustré par les élites (...), les élites du parti", a-t-il déclaré lors d'une interview en direct hier dans l'émission Morning Joe.

Au cours de la conversation audio, Joe Biden a rejeté la description qu'ils ont faite de lui en tant que "candidat présomptif du parti démocrate". "Je suis plus qu'un candidat présomptif, je serai le candidat démocrate", a-t-il souligné.

Tout cela fait suite à un week-end de déplacements de campagne et commence ce mardi par le sommet de l'OTAN à Washington, une conférence de presse jeudi et des tournées au Texas et dans le Nevada, qui le maintiendront sous les feux de la rampe.