Des attentats meurtriers font plus d’une centaine de morts à Paris

Edited by Reynaldo Henquen
2015-11-13 21:36:49

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Paris 14 novembre (Le Monde).- Six attaques ont eu eu lieu simultanément à Paris, vendredi 13 novembre. Un bilan provisoire fait état d’au moins 120 morts selon le procureur de la République de Paris, François Mollins. « Cinq terroristes ont été neutralisés, a-t-il ajouté. Il y a plusieurs dizaines de tués. C’est une horreur », avait annoncé le président François Hollande, qui est intervenu un peu avant minuit alors que des attaques étaient encore en cours.

Malgré l’arrêt des attaques autour d’une heure du matin, les autorités s’interrogeaient sur le fait de savoir si une partie des assaillants étaient éventuellement cachés ou en fuite. D’après la justice, un millier de personnes ont été victimes ou témoins de ces attaques dans la capitale.

    Le bilan

Les attentats ont fait au moins 120 morts, a confirmé Matignon, dont 78 à 79 dans l’attaque du Bataclan d’après une source judiciaire. Le grand nombre de blessés ne permettent pas de bilan définitif. Trois ou quatre assaillants sont morts dans l’assaut donné par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) à la salle de concert, d’après une source judiciaire. Un policier a été blessé au Bataclan.

Par ailleurs, un mort a été relevé boulevard Voltaire. Rue de Charonne, à la terrasse du bar La Belle Equipe, 19 personnes ont été tuées ; 14 blessés étaient en urgence absolue. Rue de la Fontaine-au-Roi, 5 personnes ont trouvé la mort, et 8 blessés sont en urgence absolue. Enfin, rue Alibert, entre le bar Le Carillon et le restaurant Le Petit Cambodge, entre 12 et 14 victimes ont été relevées, tandis que 10 blessés étaient en urgence absolue. A Saint-Denis, près du stade de France, trois explosions ont retenti à partir de 21 h 20, faisant un mort, trois kamikazes sont également morts. Aucun policier n’a été tué.

    L’attaque au Bataclan

L’attaque la plus grave a eu lieu au Bataclan, au croisement du boulevard Richard-Lenoir et du boulevard Voltaire, où les assaillants, au nombre d’au moins trois semble-t-il, sont entrés en plein concert du groupe de rock américain Eagles of the Death Metal. Ils ont mitraillé les spectateurs dans le noir, provoquant une panique indescriptible, achevant parfois les survivants ou tous ceux qui bougeaient. L’attaque a duré près de deux heures.

Nicolas Chapuis, journaliste au Monde, présent à proximité du Bataclan à partir de 22 h 30, a vu des policiers progresser en se cachant derrière des voitures pour se protéger des salves d’armes automatiques. Le RAID, l’unité d’élite de la police nationale, est ensuite arrivé sur place, pour élargir le périmètre. A 23 h 20, une dizaine de personnes sont sorties les mains en l’air de la salle de concert.

L’assaut a été donné un peu après minuit par la BRI, plusieurs déflagrations étaient entendues par les témoins près du périmètre de sécurité dressé autour de la salle de concert. Des dizaines d’ambulances ont été envoyées sur place et un hôpital de campagne a été dressé à l’arrière de la salle, près du Cirque d’hiver. François Hollande, Manuel Valls, Christiane Taubira et Bernard Cazeneuve se sont rendus sur place après la fin de l’assaut.

    Les mesures prises

Le chef de l’Etat a décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire. Il a reçu le soutien de Nicolas Sarkozy, chef de l’opposition. Il a également annoncé la fermeture des frontières. Des persquisitions pourront être menées en Ile-de-France. Toutes les forces de l’ordre ont été mobilisées, 1500 soldats ont été envoyés en renfort dans la nuit Les écoles et établissements universitaires seront fermés samedi, selon l’Académie de Paris. Les voyages scolaires sont annulés.

Un plan blanc, prévu pour les situations sanitaires d’urgence et de crise, a été déclenché par l’assistance Publique-Hôpitaux de Paris.

Un conseil de défense a été prévu à l’Elysée samedi matin. François Hollande a annulé sa participation au G20, dimanche et lundi en Turquie. La campagne électorale pour les élections régionales a été suspendue par un grand nombre de candidats.

    Les lieux visés

Les attaques, qui sont coordonnées, ont visé un restaurant dans le 11e arrondissement, Le Petit Cambodge, et le bar qui lui fait face, Le Carillon. Non loin de là, la salle de concert du Bataclan a également été visée, tout comme la terrasse du café La Belle Equipe, rue de Charonne. Enfin, deux explosions ont éclaté aux abords du stade de France, selon plusieurs témoins. La piste terroriste était privilégiée par les services de police, qui évoquent une opération concertée. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête en flagrance et trois services ont été saisis : la sous-direction à l’antiterrorisme (SDAT), la DGSI et la section antiterroriste (SAT).

Le gouvernement a tenu un conseil des ministres exceptionnel ce vendredi à minuit. La préfecture de police de Paris a recommandé aux Parisiens et aux habitants d’Ile-de-France de ne pas sortir de chez eux, sauf en cas de nécessité absolue.

    Le stade de France

Plus tôt dans la soirée, le président François Hollande, qui assistait au match France-Allemagne, a été évacué durant la partie, peu après une série d’explosions. Une partie du public est descendue sur la pelouse dans un mouvement de panique à l’issue du match. Selon une source à la préfecture de Seine-Saint-Denis (93), 2 personnes sont mortes et 9 ont été blessées dans les explosions qui ont visé trois établissements proches de l’enceinte du stade, deux fast-foods et une brasserie.

    Rue Bichat

Un journaliste du Monde arrivé devant Le Petit Cambodge, au coin de la rue Bichat et de la rue Alibert, a pu voir plusieurs corps sur le trottoir entre le restaurant et le bar qui lui fait face, Le Carillon. Selon une source de l’hôpital Saint-Louis, qui fait face aux deux établissements, la fusillade a causé une 12-14 victimes et xx urgences absolues. « Dans un premier temps, tout le monde a cru à des pétards, raconte Laurent Borredon, journaliste au Monde. Puis les gens ont fui et ont fait marche arrière vers le quai de Valmy. »

    Rue de Charonne

Plus au sud, au croisement de la rue Faidherbe et de la rue de Charonne, un peu avant 22 heures, une riveraine a vu un homme descendre d’une voiture pour tirer avec une arme de gros calibre sur la terrasse du café La Belle Equipe, dans le 11e arrondissement. Selon une source policière, 18 personnes sont décédées dans cette attaque.

Un journaliste du Monde présent sur place a pu apercevoir plusieurs blessés. « J’ai entendu des détonations, je suis allé à ma fenêtre, indique une riveraine, interrogée par Gérard Davet, journaliste au Monde. J’ai une vue directe sur le café. J’ai vu un homme descendre d’une voiture et tirer sur la terrasse, au jugé. Il a tiré à plusieurs reprises. Par rafales. J’ai entendu des cris. Puis l’homme est remonté dans sa voiture et reparti, comme ça… »

Sur place, notre journaliste a assisté à des scènes d’horreur : une femme, la figure couverte de sang, s’évanouit dans les bras d’un passant. Plusieurs corps gisent à terre. Les pompiers et les policiers arrivent peu à peu, établissant un périmètre de sécurité.



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