par María Josefina Arce

Depuis sa campagne électorale et après avoir accédé à la présidence de la Colombie en août 2022, Gustavo Petro a fait de la lutte contre la faim et la malnutrition une priorité de son gouvernement, compte tenu des taux élevés de faim et de malnutrition dans ce pays d'Amérique du Sud.

Selon les données officielles, en janvier de cette année, 54 % des Colombiens souffraient d'insécurité alimentaire et un demi-million d'enfants souffrait de malnutrition.

C'est pourquoi le plan national de développement 2022-2026 donne tant d'importance au droit à l'alimentation de tous les citoyens. Ainsi, disponibilité, accès et bonne élaboration en sont les principaux axes.

Pour atteindre cet objectif, les autorités ont développé dès le départ diverses actions, telles que l'assistance monétaire à quelque deux millions de ménages à faible revenu et la mise en place de soupes populaires.

Les taux de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition en Colombie ont diminué au cours des presque deux années de mandat de Petro, mais les chiffres restent élevés.

Ces fléaux touchent près d'un quart des ménages du pays, révèle  le dernier rapport du gouvernement et de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.

C'est pourquoi, ces derniers jours, le projet connu sous le nom de Points d'Approvisionnement Solidaire, qui sera construit dans les 150 municipalités de Colombie où l'incidence de la pauvreté et de la faim est la plus élevée, est venu s'ajouter aux actions déjà en cours.

L'initiative, qui prévoit un investissement de quelque 125 millions de dollars, a été lancée dans le département de Cundinamarca, plus précisément dans la municipalité de Soacha, l'une des plus touchées par ce problème.

L'objectif du gouvernement est d'étendre ces marchés solidaires à l'ensemble du pays, auxquels les familles les plus pauvres pourront avoir accès, car, comme l'a souligné le président Petro, la faim est également présente dans les grandes villes, citant l'exemple de Bogota, la capitale, où l'on enregistre le plus grand nombre de personnes touchées par ce fléau.

Les Points d'Approvisionnement Solidaire fonctionneront également comme des centres de collecte des produits des agriculteurs locaux, renforçant ainsi l'économie populaire.

Les autorités ont précisé que ce projet se base sur le décret 684 du 4 juin, qui réglemente le Système national de garantie progressive du droit à l'alimentation, le programme Faim zéro et l'Observatoire du droit à l'alimentation et à la nutrition.

Cette initiative permettra de progresser dans la lutte contre la faim et la malnutrition, car, outre la satisfaction des besoins alimentaires immédiats, elle permettra d'établir des bases solides pour le développement du droit à l'alimentation.