Le président des États-Unis, Donald Trump, est en train de démontrer sa capacité presque infinie de commettre les mêmes erreurs. C'est ainsi qu'il fait des déclarations à la hâte et sans fondements ou qu'il prend des initiatives sans réfléchir, lesquelles se heurtent durement à la réalité et augmentent le mécontentement populaire vis-à-vis de sa gestion.
Les exemples n'ont pas manqué ces derniers jours. La publication d'un rapport du Bureau de Budget du Congrès démontre les dangers qu'entraînerait le projet du président de démanteler les réformes introduites par son prédécesseur, Barack Obama au système de santé et lesquelles sont connues comme l'Obamacare.
Cette entité explique que si la contre-réforme de Trump est appliquée, quelque 14 millions d'Étasuniens perdraient leur assurance santé l'année prochaine. En 2026 le nombre de personnes affectées s'élèverait à 24 millions, ce qui équivaudrait à un désastre social.
Rappelons que Barack Obama a obligé les compagnies d'assurance à donner des services à toutes les personnes qui le demanderont, même celles souffrant de maladies chroniques comme l'obésité ou le diabète, celles souffrant de cancer et lesquelles n'entraient pas dans les catégories admises à cause des coûts élevés de leurs traitements.
Trump a assuré que l'Obamacare cause des pertes aux entreprises d'assurance, augmente les prix des assurances et augmente les dépenses de l'État, raison pour laquelle il a proposé un amendement qui est discuté à la Chambre des Représentants.
L'initiative de Trump s'est heurtée à l'opposition des élus démocrates, des hôpitaux, des médecins et y compris de certains élus républicains.
Après la diffusion du rapport, le rejet risque de s'étendre à d'autres secteurs de la société, il pourrait même devenir un revers législatif et affecter les conservateurs aux élections partiales de 2018.
Celui-là n'est pas l'unique problème auquel se heurte Trump. Il y a quelques jours il avait accusé Obama de l'avoir mis sous table d'écoute durant la campagne électorale.
La Maison Blanche a dû faire marche arrière dans ces déclarations et faire savoir qu'il n'y a aucune preuve étayant une telle accusation.
Mme Kellyanne Conway, qui occupe le poste d'assesseur du président vient de déclarer à la presse que même si une enquête à ce sujet a été ouverte au Congrès, elle ne possède aucune évidence.
Mme Conway a déclenché des rires dimanche en déclarant qu'il y a beaucoup de façons d'espionner quelqu'un et elle a fait référence au recours du microondes pour cette activité.
Deux hauts responsables du Parti Républicain ont retiré leur appui à Trump concernant ces accusations. L'ex-candidat à la présidence, John McCain a déclaré que Trump doit soit présenter des preuves substantielles visant à étayer ces allégations, soit faire marche arrière publiquement. Pour sa part le président de la Chambre des Représentants, Paul Ryan, a été catégorique lorsqu'il a répondu NON lorsqu'on lui a demandé s'il avait des raisons pour croire à la possibilité d'une intervention des téléphones de Trump lorsqu'il était candidat à la présidence.
Le président étasunien n'aime pas trop les choses d'origine hispanique, mais il y a un dicton, d'origine andalouse qui pourrait l'aider, à condition de le mettre en pratique: En Boca cerrada, no entran moscas, ce qui donnerait en français: Dans les bouches fermées, les mouches ne risquent pas d'entrer.