L'approche de la fin de l'année est propice pour faire des bilans et des évaluations bien que certains soient extrêmement choquants comme cela est le cas de la violence persistante dont sont victimes les femmes au Mexique. Depuis 1985, 52 210 femmes ont été assassinées dans ce pays, un chiffre qui fait froid dans le dos.
Selon l'étude « La violence féminicide au Mexique », des approches et des tendances 1986-2016 », ce phénomène négatif se maintient dans ce pays latino-américain avec des hauts et des bas face à l'incapacité des autorités d'y mettre un frein, de mener des enquêtes sur tous les cas et de punir les responsables.
Les six dernières années ont été les plus difficiles car 29,8% des cas ont été enregistrés pendant cet laps de temps. Cela veut dire que 15 535 femmes sont mortes de façon violente, ce qui coïncide avec les mandats de Felipe Calderón et d'Enrique Peña Nieto.
Il s'agit précisément d'une période durant laquelle la guerre contre les bandes de trafiquants de drogue et d'autres formes du crime organisé ont connu un regain. Il s'agit d'un conflit non déclaré mais qui a fait un grand nombre de morts parmi la population civile sans réduire la présence et les actions des organisations de la maffia.
Quand on regarde la carte des féminicides commis dans ce pays, l'on constate clairement qu'elle coïncide presque avec les territoires où la présence de groupes de délinquants est plus forte comme cela est le cas des états de Mexico, d'Oaxaca, de Nuevo León, de Guerrero, de Chihuahua, de Veracrúz, de Tamaulipas, de Basse Californie, de Jalisco et de la Ville de Mexico, la capitale du pays.
Une autre révélation inquiétante est que les moyens pour assassiner les femmes sont beaucoup brutaux que ceux utilisés pour tuer des hommes.
Dans le cas des femmes, l'utilisation d'objets pointus et tranchants, l'étranglement et l'immersion, ainsi que l'utilisation de substances chimiques et du feu, est plus commune.
Ce type d'acharnement révèle une décomposition morale plus profonde parmi les auteurs.
Le document, qui a été élaboré par l'Institut National pour les Femmes, par le ministère de l'intérieur et par l'Organisation des Nations Unies pour les Femmes, indique que ces 5 dernières années l'on assiste à une tendance à la diminution des morts violentes de filles mais à une augmentation du nombre de morts de femmes en âge reproductive, c'est-à-dire, entre 20 et 40 ans.
Malheureusement, aussi bien dans le cas des assassinats que des agressions sexuelles, des phénomènes qui se présentent souvent associés, le niveau de réaction des appareils judiciaires et de justice est d'habitude très inférieur à celui qui serait nécessaire.
Au Mexique, 15 000 viols sont dénoncés chaque année, mais le nombre de personnes arrêtées et traduites en justice, atteint à peine 4 000 ce qui signifie que la plupart restent dans l'impunité.
C'est une grave réalité et un avenir regrettable pour un pays dont la population se caractérise par son caractère affable et accueillant. Ce sont des personnes travailleuses et efforcées qui soufrent du malheur d'avoir une longue frontière avec les États-Unis, destination du trafic de drogues et de personnes et origine du marché noir d'armes et d'autres calamités.