Durant la nuit du 26 au 27 septembre 2014, la police municipale et fédérale d'Iguala, dans l'état mexicain de Guerrero, ont lancé toute une série d'attaques violentes contre un groupe d'étudiants d'une école normale de la localité d'Ayotzinapa, attaques qui ont fait 9 morts, 43 disparus et 27 blessés.
Quatre ans après ces crimes et bien que plusieurs suspects aient été arrêtés dont l'ex-Maire d'Iguala et sa femme, les parents des victimes n'ont pas encore reçu une explication crédible sur les causes.
La recherche des 43 normaliens est en fait paralysée et le gouvernement, au lieu de créer une commission spéciale pour connaître leur sort, s'est cramponné à la version selon laquelle ils ont été remis par leurs ravisseurs à une bande du crime organisé qui les a assassinés et qui a ensuite incinéré les corps dans une décharge publique.
Un groupe indépendant de médecins légistes internationaux a démontré que cette hypothèse n'est pas valable car, pour brûler et réduire en cendres ce nombre de corps il aurait fallu une quantité de combustible qui ne se trouvait pas sur place. De plus, un feu de ces proportions aurait laissé des traces indélébiles et à l'endroit mentionné et on n'en a trouvé aucune.
Au contraire, les déclarations de voisins indiquent que ces jours-là, comme il arrive souvent en septembre dans cette région, il a plu intensément ce qui dément la possibilité qu'un grand bûcher ait pu être fait.
Il y a quelque chose qui éveille la suspicion aussi et c'est le refus des policiers fédéraux d'approfondir dans l'enquête et le refus de l'armée de permettre l'accès à une caserne située à proximité. On pense que les jeunes enlevés y ont été retenus temporairement.
Une lueur d'espoir surgit pour les proches des normaliens d'Ayotzinapa après la réunion acceptée par le président élu du Mexique, Andrés Manuel López Obrador qui, après son investiture le 1er décembre, pourrait donner un puisant élan à l'enquête pour essayer de découvrir la vérité.
Pour sa part, le Groupe Interdisciplinaire d'Experts Indépendants a annoncé sa disposition de poursuivre ses travaux avec le futur gouvernement pour appliquer la recommandation d'organisations humanitaires de déchiffrer cet énigme.
Pour sa part, Luis Raúl González, président de la Commission Nationale des Droits de l'Homme, relevant du gouvernement, a reconnu que le Bureau du Procureur Général de la Nation, a agit avec peu de professionnalisme et que cela peut-être constaté dans les maigres résultats obtenus jusqu'à présent.
Il s'agit d'un crime qui restera comme une tache indélébile dans l'histoire du gouvernement du président sortant Enrique Peña Nieto et qui se joint aux dizaines de milliers d'autres qui ont été commis sous son mandat et dont beaucoup sont liés aux maffias du crime organisé qui ont occupé une partie du territoire du pays et qui causent de la douleur et des souffrances à la population face à l'indifférence des autorités.