La controverse entre l'imprévisible président des États-Unis, Donald Trump et l'ambassadeur britannique à Washington, dépasse le cadre de l'anecdote.
La presse a filtré des messages du diplomate, qui a présenté sa démission, envoyés au gouvernement de son pays avec des avis privés très critiques sur le locataire de la Maison-Blanche.
Avec 30 ans de carrière diplomatique, Sir Kim Darroch a qualifié le gouvernement Trump de dysfonctionnel , d’ imprévisible , de maladroit» et d’ inepte . Il a dit que Trump fait appel à de fausses déclarations et à des statistiques inventées et qu'il est à la tête d'une équipe ayant des conflits internes similaires à des bagarres au couteau.
La réponse du magnat républicain a été, comme il fallait s'y attendre, une flopée d'attaques verbales peu édifiantes dans la voix d'un président.
Il est vrai que la fuite des opinions de Darroch a placé dans une situation gênante les autorités du Royaume Uni, mais il est vrai aussi que parmi les fonctions des diplomates figure celle de donner à leurs gouvernements des avis francs sur le pays dans lequel ils sont en poste.
Londres a rappelé son représentant à Washington et il a insisté sur le fait que ses avis sur Trump ne sont pas ceux du ministère britannique des Affaires étrangères.
Au point où en étaient les choses on a pu constater la perturbation de celui qui se dit offensé et son manque de tact au moment de donner publiquement son opinion négative sur la conduite de la première ministre britannique Theresa May en ce qui concerne la sortie de l'Union Européenne connue sous le nom de Brexit.
On constate aussi que les vues attribuées au diplomate britannique à Washington sur le président des États-Unis sont partagées dans d'autres latitudes.
C'est pourquoi des témoignages de sympathie se sont frayés un chemin sur les réseaux sociaux et dans d'autres espaces d'opinion. Rappelons que Donald Trump est l'artisan d'un gouvernement plongé dans des conflits et promoteur de sanctions contre la Corée Démocratique, l'Iran, la Russie, Cuba, le Nicaragua, le Venezuela la Syrie et d'autres pays.
Nous parlons d'un président qui prétend avoir des relations spéciales avec la Grande Bretagne bien qu'il réprouve ouvertement la première ministre et des politiques de ce pays dont le Maire de Londres Sadiq Khan.
Les commentaires critiques du Britannique ressemblent beaucoup à ceux de l'ambassadeur français aux États-Unis Gérard Araud lorsqu'il a quitté son poste en février dernier .
Il a présenté Trump comme une espèce de Louis XIV, c'est-a-dire, « un roi vieux, capricieux, imprévisible, désinformé mais qui veut être celui qui prend les décisions ».