Tentative d’excuser le Congrès Péruvien

Editado por Reynaldo Henquen
2022-12-12 09:25:02

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Par Roberto Morejón

Le Nord industrialisé et la presse hégémonique tentent de faire croire à la communauté internationale que le seul responsable de la grave crise politique au Pérou est l’ex-président Pedro Castillo, et d’excuser le Congrès divisé.

L’enseignant rural devenu président grâce au verdict des urnes a été harcelé dès le moment de son triomphe.

C’est ce qu’ont fait l’oligarchie et les élites politiques, réticentes à accepter des défis venant des entrailles du Pérou.

Depuis ces terres, où l’inégalité, la pauvreté et la précarité de l’emploi les plus visibles, ses habitants ont exigé un changement dans l’exercice traditionnel de la politique au Pérou.

Mais la droite et les partisans dépassés de l’ancien dictateur Alberto Fujimori tentent d’étouffer les revendications populaires, c’est pourquoi la figure de Castillo est devenue un obstacle.

Avec un congrès divisé et un prestige en baisse aux yeux des Péruviens, la droite a talonné Castillo, par l’empêchement de gouverner et de tenir ses promesses électorales, et il a également été remis en question par ses partisans.

Comme le président colombien Gustavo Petro a dit, Castillo a été acculé parce qu’il était un enseignant des hauts plateaux et un président élu par le peuple.

Assiégé par la justice, accusé de corruption, exposé à deux tentatives de destitution, arme de prédilection de législateurs fanatiques, le président qui avait été récemment élu, a vu sa marge de manœuvre réduite, ce qui s’est traduit par l’instabilité de son cabinet et des décisions contradictoires.

En désespoir de cause, le leader syndical, arrivé au palais de Pizarro (siège de l’Exécutif), s’est  lancé dans ce que beaucoup appellent un suicide politique en voulant dissoudre le Congrès, sans aucun soutien.

Les forces armées et la police refusant de le soutenir, Pedro Castillo, destituté par le parlement s’est retrouvé seul et a été arrêté.

Mais le scénario selon lequel le Congrès est la victime ne fonctionne que dans les pages de la presse d’entreprise et dans les messages du département d’État américain.

La Chambre des représentants péruvienne a joué toutes ses cartes pour évincer Castillo, qui a été contraint de procéder à 60 changements de cabinet, bien qu’elle n’ait pas l’intention d’organiser des élections anticipées en raison de la crainte de ses membres de perdre leur influence et leurs sièges.

Le destin de Castillo semblait écrit depuis longtemps car l’oligarchie et les pouvoirs législatif, judiciaire et médiatique le voulaient ainsi. Mais ces forces ne parviendront pas à tromper la majorité des Péruviens. Nombreux sont ceux qui examinent ce que Castillo a fait ou n’a pas pu faire, mais ils pointent également du doigt se adversaires en tenue démocratique.



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