Par : Roberto Morejón
Le triomphe électoral du Front Large en Uruguay, après cinq ans d'opposition au gouvernement conservateur du président Luis Lacalle Pou, a été célébré par les militants et les sympathisants, même si le président élu, Yamandú Orsi, se consacrera bientôt entièrement à son travail.
Il est vrai que la coalition de gauche pourrait célébrer sa victoire pendant longtemps, après un travail acharné dans les quartiers et les communautés rurales pour expliquer le programme du gouvernement.
Mais les dirigeants du Frente Amplio estiment que si l'Uruguay est stable, il a aussi des problèmes à résoudre, et c'est ce qu'attendent ceux qui ont voté pour le retour au pouvoir d'une force qui a pour référence le populaire ex-président José Mujica.
Le partisan de Mujica, Yamandú Orsi, devenu le premier président élu à l'issue du second tour des élections, prépare la transition du gouvernement avec l'homme d'État sortant, le droitier Luis Lacalle Pou.
Sur le plan extérieur, M. Orsi a donné un signe clair de sa vision latino-américaine lors de son voyage au Brésil, où il s'est entretenu avec le président Luiz Inacio Lula Da Silva.
Outre les relations bilatérales, M. Orsi et M. Lula ont analysé l'évolution de l'accord controversé entre le MERCOSUR, le marché commun du Sud, et l'Union européenne, qui a été longtemps retardé et qui a rencontré des obstacles en France.
Les liens avec le Brésil et la projection vers le MERCOSUR auront peut-être un impact sur l'économie uruguayenne, avec de bons indicateurs macroéconomiques, mais avec de l'inflation, des inégalités sociales et une augmentation de la pauvreté.
Tous ces aspects font partie des demandes de la société et c'est pourquoi, selon la presse, le futur président cherchera à renforcer les services publics, sans pour autant renoncer à rendre l'État plus efficace.
L'autre grand dilemme auquel s'attaquera le gouvernement du Frente Amplio est celui de la sécurité, qui a été au centre de la campagne électorale des candidats, compte tenu de l'inquiétude croissante de la population face à l'impact de la criminalité et du trafic de drogue.
Toutefois, le président élu, professeur d'histoire d'origine modeste, est convaincu qu'il maintiendra le dialogue, même avec ses adversaires, afin de faire passer des initiatives au Congrès.
L'un des slogans de campagne du Frente Amplio, selon lequel l'honnêteté doit régner, n'est pas passé inaperçu aux yeux des Uruguayens, après que des scandales de corruption ont éclaté sous le gouvernement de Lacalle Pou.
Le changement politique en Uruguay passe par des actes et pas seulement par des mots, promet le Front Large.