Par Guillermo Alvarado
En 1975 l'Organisation des Nations Unies a officiellement institué le 8 mars comme la Journée Internationale de la Femme, éphéméride que nombre de pays célébraient depuis 1911 comme une contribution à la lutte pour l'égalité de genre et la dignité des femmes dans tous les domaines de la vie.
C'est vrai que depuis lors, des avancées notables ont été faites, même si celles-ci n'ont pas la même ampleur dans toutes les régions. Même dans les pays les plus développés, des inégalités persistent en matière d'emploi et sur les plans économique, social et politique.
En France, par exemple, une femme peut gagner jusqu'à 25% moins qu'un homme pour un travail de la même intensité ou exigeant la même préparation. Une situation qui se répète dans beaucoup de pays de l'Union Européenne et aux États-Unis.
En Amérique Latine et dans les Caraïbes, des progrès sont faits dans plusieurs domaines. Cuba marche en tête en la matière. Ici les femmes sont protagonistes actives de la vie sociale du pays. Elles sont en première ligne de la lutte et la résistance contre les attaques des ennemis de la Révolution, elles réalisent d'importantes tâches dans les secteurs de la science, la technique, la culture. Elles occupent d'importants postes au gouvernement et dans l'administration publique. La trace de la femme est enracinée dans l'histoire de la nation.
La lutte pour l'égalité s'accentue en Bolivie, au Venezuela, en Équateur, au Nicaragua et au Salvador, alors que dans d'autres pays comme le Guatemala, le Mexique et le Honduras, l'assassinat systématique de femmes est un grand problème. Les raisons les plus fréquentes, la violence et les motifs politiques.
En cette journée, une pensée spéciale pour les femmes qui font partie des vagues humaines qui cherchent à échapper de la misère, des guerres, des maladies et qui entreprennent une traversée dangereuse. Aujourd'hui des dizaines de milliers d'entre elles sont coincées aux portes d'une Europe égoïste et insensible.
Rappelons aussi les plus de 200 millions de femmes et de filles qui souffrent les séquelles terribles de l'ablation de leurs génitaux à cause de croyances religieuses absurdes ou des pratiques ancestrales datant du Moyen Âge.
L'ONU a récemment dénoncé, qu'au pas où l'on va, en 2030, 15 millions de jeunes filles entre 15 et 19 ans seront victimes d'un tel procédé.
Une pensée aussi pour les femmes de Fallujah, en Irak, qui en plus des souffrances découlant de la guerre des États-Unis contre ce pays, voient leurs bébés naître avec des malformations génétiques, du cancer et d'autres maux, comme conséquence directe de l'usage indiscriminé de produits chimiques et des projectiles recouverts d'uranium appauvri que l'armée des envahisseurs a lancés en grandes quantités.
Une pensée aussi pour celles qui sont victimes de discrimination et de mauvais traitements, celles qui sont attrapées par millions dans des modèles patriarcaux, les héroïnes qui tombent dans la lutte pour enrayer ces maux dont l'un des derniers exemples est la leader indienne hondurienne Berta Cáceres, à celles qui ne savent même pas que la journée d'aujourd'hui leur est consacrée.
À ces graines d'humanité, à ces racines de notre histoire, à toutes ces femmes, nous leur souhaitons une heureuse journée, et notre engagement de nous unir dans cette grande marche pour l'égalité et la dignité, car jamais l'homme ne sera libre tant qu'une partie de notre espèce vivra dans les ombres et la peur.