Washington, 8 juin (RHC) La présence de la vice-présidente américaine Kamala Harris à une réunion de la Communauté des Caraïbes (Caricom) aujourd’hui aux Bahamas est une tentative de contrer la présence de la Chine dans la région, estiment les analystes.
Trois mois après que le général Laura Richardson, commandant de l'US Southern Command, a déclaré au Congrès qu'il fallait prêter attention aux pays des Caraïbes en raison de leurs liens commerciaux avec le géant asiatique, Washington affirme vouloir aider à résoudre les problèmes que le Nord lui-même crée dans la région.
"Nous devons accorder plus d'attention à cette région. La proximité est importante. Ils se trouvent dans la 20e cour de notre pays. Nous sommes dans un quartier, ce sont nos voisins et nous devons leur prêter attention", a-t-elle déclaré à la commission des forces armées de la Chambre des représentants en mars dernier.
Pour sa part, le général Glen VanHerck, commandant du Commandement Sud, a estimé que la Chine est "très agressive" aux Bahamas, tout en notant que les États-Unis n'avaient pas d'ambassadeur permanent dans ce pays depuis 2011 et que la nomination d'un ambassadeur serait "très utile".
Selon un communiqué de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), une entité connue pour ses tentatives de subversion des gouvernements progressistes, M. Harris annoncera aujourd'hui un fonds de plus de 100 millions de dollars pour traiter les questions liées au "climat, à l'énergie et à la sécurité alimentaire".
Dans le cadre de ces initiatives divulguées en relation avec les Caraïbes, le ministère de la Justice prévoit de nommer un "coordinateur" chargé de superviser les cas de trafic d'armes illicites en provenance de ce pays d'Amérique du Nord.
Le 17 janvier, par exemple, le Premier ministre des Bahamas, Philip Davis, a rencontré M. Harris pour discuter, selon la presse bahamienne, de "l'importance de réduire le flux illégal d'armes vers les Bahamas en provenance des États-Unis".
Quelques jours plus tôt, le premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, accusait Washington d'être responsable de ce fléau, tandis que le premier ministre de la Grenade, Dickon Mitchell, abordait la même question au même moment.
Selon les informations de l'USAID, un total de près de 54 millions de dollars d'aide sera annoncé lors de la réunion des Bahamas pour Haïti, un pays où, selon les Nations Unies, des armes de plus en plus sophistiquées font l'objet d'un trafic, principalement à partir des Etats-Unis et surtout de la Floride.
Dans un contexte d'anarchie croissante dans ce pays pauvre des Caraïbes, le rapport indique que les armes les plus recherchées par les gangs sont les fusils de grande puissance "made in USA", tels que les AK47, les AR15 et les Galil.
Selon le site d'information américain Truthout, "la tragédie qui se déroule en Haïti est le résultat direct de plus d'un siècle de coercition politique, militaire et économique de la part de Washington".
Le vice-président Harris sera le plus haut responsable américain à se rendre aux Bahamas depuis la visite du président John F. Kennedy en 1962.
Les Bahamas assurent actuellement la présidence de la Caricom, une association qui comprend également Antigua-et-Barbuda, la Barbade, le Belize, la Dominique, la Grenade, la Guyane, Haïti, la Jamaïque, Montserrat, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Suriname et Trinidad-et-Tobago. (Source:PL)