Le TIAR: un mécanisme de domination obsolète

Édité par Tania Hernández
2014-01-14 15:17:05

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Par María Josefina Arce

Historiquement les relations des États-Unis avec l'Amérique Latine ont été marquées par l'ingérence étasunienne dans les affaires intérieures des pays de notre région et par la pression permanente sur les gouvernements latino-américains pour qu'ils adoptent le point de vue de la Maison Blanche.

Washington non seulement a eu recours à des interventions directes, il a utilisé des mécanismes qui ont défendu ses intérêts. C'est le cas du TIAR, le Traité Inter américain de Défense Réciproque.

Souscrit en septembre 1947, ce traité établi qu'une attaque contre un pays signataire sera considérée comme une attaque contre tous les autres.

Cela cependant, n'est resté que lettre morte, car les véritables intérêts des États-Unis étaient de contrecarrer l'avancée du communisme dans le continent américain et se procurer un vaste cadre de manœuvres pour intervenir dans les pays de la région.

Dans la pratique le TIAR, comme l'a dénoncé le président équatorien, Rafael Correa, a servi les intérêts nord-américains.

C'est pour cela que l'Assemblée Nationale de l'Équateur a commencé les démarches pour rendre formelle la renonciation de son pays à ce traité. L'Équateur considère que les conditions politiques, matérielles et historiques qui ont déterminé la signature de ce traité n'existent plus après la fin de la Guerre Froide.

 

En juin 2012 l'Équateur avait annoncé lors du sommet de l'Organisation des États américains, qui a eu lieu dans la ville bolivienne de Cochabamba, qu'il se retirait du Traité.

À cette occasion, le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patiño avait déclaré que son pays, tout comme la Bolivie, le Nicaragua et le Venezuela avaient pris la décision de se retirer de l'accord, car ils considèrent qu'il a perdu toute légitimité après la guerre des Malouines.

Ricardo Patiño a déclaré que le TIAR impliquait un engagement de toute l'Amérique de s'unir face à n'importe quelle agression extra territoriale, mais lorsqu'en 1982 l'Angleterre a envahi les Malouines, les États-Unis ont appuyé l'Angleterre, alors qu'en tant que membre du TIAR, il aurait dû défendre l'Argentine.

Les analystes rappellent que le traité n'a pas été invoqué non plus en 1961 après l'invasion mercenaire faillie de la Baie des Cochons, contre la révolution cubaine. Cuba y était alors membre de cet traité. Le TIAR a donné son consentement aux invasions contre la République Dominicaine, le Nicaragua et le Panamá au siècle dernier.

La réalité continentale exige l'annulation de ces mécanismes, utilisés par les États-Unis pour dominer la région. Il est temps d'enterrer le TIAR et de renforcer le processus d'intégration latino-américaine.



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