Par Guillermo Alvarado
Il manque à peine 18 jours pour le second tour des élections présidentielles en Équateur. Tous les yeux sont tournés vers ce pays situé juste dans la moitié du monde, puisque deux visions antagoniques de vie et d'avenir de ce peuple et de notre région en général, sont en jeu.
Le dimanche 2 avril, Lenin Moreno, le candidat du Mouvement Alliance Pays et son adversaire Guillermo Lasso, du Parti conservateur CREO, vont se disputer la présidence lors d'une élection dont la portée dépasse les frontières du pays.
Lenin Moreno signifie la poursuite de la Révolution Citoyenne, à la tête de laquelle se trouve le président Rafael Correa, qui en à peine une décennie a favorisé la relance de l'économie nationale, il a renforcé l'indépendance et la souveraineté et il a jeté les bases pour un développement avec justice sociale et inclusion, en particulier dans les secteurs traditionnellement abandonnés.
Durant cette période, l'Équateur a été un participant actif a la construction des instruments d'intégration régionale , comme l'Union des Nations Sud-américaines et la Communauté des États Latino-américains et Caribéens qui ont donné une voix propre et un rôle de protagonistes à nos peuples sans la tutelle des puissances continentales et extra continentales, ce qui a renforcé notre identité, notre histoire et culture communes.
À l'autre bout se trouve, Lasso qui représente les secteurs financiers et des hommes d'affaires, pliés aux intérêts des États-Unis, lesquels ont été les responsables de la débâcle économique et bancaire qu'a connu ce pays dans les années 90 et qui a conduit à la dollarisation du pays et par conséquent à la perte de la souveraineté monétaire.
Pour que vous ayez une idée des intentions de Lasso, il faut s'arrêter sur l'une de ses dernières manœuvres: Il a invité Lilian Tontori, l'épouse de Leopoldo López, opposant vénézuélien actuellement en prison pour avoir été le principal instigateur et organisateur des violences qui ont fait plus de 80 morts au Venezuela à l'accompagner dans plusieurs des meetings de sa campagne électorale.
Aussi bien Lasso que Tontori savaient que l'État équatorien, en plein exercice de sa souveraineté, n'allait pas permettre la participation d'une citoyenne étrangère à une campagne nationale, qui plus est avec les antécédents de la dame en question. Bien entendu, ce que Lasso et ses collaborateurs cherchaient c'était monter tout un spectacle pour lui donner une dimension médiatique internationale.
On dit maintenant que les droits de Liliam Tontori ont été violés. Une question s'impose alors: Mme Tontorti a-t-elle droit de faire de la politique publiquement dans un pays qui n'est pas le sien?
Il y a aussi des évidences sur la préparation d'un climat de tension favorisant des troubles et dénoncer une prétendue fraude lors du second tour, si, tout comme les sondages l'augurent, Lenin Moreno l'emporte.
La victoire de la Révolution citoyenne, freinerait la dite restauration conservatrice dans la région et donnerait un élan à des pays et des mouvements progressistes. Une défaite, au contraire serait une mauvaise nouvelle pour l'intégration, l'indépendance, le développement et la souveraineté des peuples.
C'est ainsi que les regards se tournent vers la moitié du monde. Des questions médullaires pour une région qui lutte encore pour sa liberté véritable et définitive y seront en jeu.