Trump, la politique du spectacle

Édité par Tania Hernández
2017-05-12 15:06:37

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Par Guillermo Alvarado

Habitué au monde des spectacles dont il est un impresario efficace, le président des États-Unis, Donald Trump, a offert aux médias un spectacle d'une telle ampleur, qu'il fait couler des fleuves d'encre et les plus diverses théories autour du limogeage soudain de James Comey, qui occupait le poste de directeur du FBI.

Puisque l'art de spéculer est gratuit ou presque, certains considèrent cette situation comme un nouveau Watergate, nom donné au scandale d'espionnage domestique qui a coûté la présidence à Richard Nixon en 1974.

La façon dont la destitution a été faite est venue ajouter davantage de sel et de poivre à l'affaire. Comey a appris qu'il avait été limogé par un journal télévisé, alors qu'il était réuni avec un groupe de subordonnés. Peu après, on lui a lu, par téléphone, la lettre de Trump ordonnant son remplacement.

On dit que le président a pris une telle décision pour freiner une enquête que le FBI menait sur une éventuelle intromission des “ intérêts” russes aux élections qui l'on porté au bureau ovale, à Washington.

À partir de ce soupçon, un mot s'est multiplié comme des bactéries dans les milieux politiques et journalistiques aussi bien à l'intérieur des États-Unis qu'à l'étranger: Impeachment, soit un procès politique contre le chef d'état, ce qui, selon les lois du pays, n'intervient qu'en cas de trahison et d'autres délits graves commis par le président en fonctions.

Dans l'histoire étasunienne seuls deux présidents ont été l'objet d'un impeachment: Andrew Johnson, en 1868 et William Clinton, en 1999. Aucun des deux n'a été destitué. Nixon, rappelons-le, a renoncé avant d'être soumis à un tel procès.

Le prochain sera Donald Trump? Il y en a certains qui s'y attendent. Certes, le magnat devenu président n'a aucune expérience en matière de politique interne et étrangère, mais il n'est point naïf.

En plus, pensez-vous que le Parti Républicain, qui contrôle le Congrès, va permettre qu'un impeachment soit mis en place contre le président avant les élections législatives de 2018, durant lesquelles la Chambre des Représentants au grand complet sera rénovée et un tiers du Sénat? Ce serait un suicide collectif. Nous ne pensons pas que cela va arriver..

D'autre part, la Russie a nié tout le temps toute intervention dans les élections présidentielles des États-Unis et il n'y a aucune raison pour mettre en question les propos de Moscou.

Avez vous noté qu'au milieu de cette tempête, les médias n'ont pas couvert des événements d'une grande importance?

Nous faisons référence à la réunion à la Maison Blanche entre Trump et le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, au cours de laquelle des thèmes très délicats ont été abordés, comme la situation dans la péninsule coréenne, le conflit en Syrie et les mouvements de troupes américaines et jordaniennes à proximité de la Syrie.

Rien n'est dit de cette rencontre, l'attention est centrée sur d'autres questions et Trump, est un spécialiste qui sait attirer le regard des spectateurs vers le point qui lui intéresse. C'est ainsi qu'il est arrivé à la Maison Blanche, d'où il n'a aucune intention de s'en aller.



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