Habitués aux va-et-vient du Comité Norvégien qui décerne le Prix Nobel de la Paix qui a à son actif certaines décisions assez contestables, nous trouvons assez satisfaisant l'octroi du prix de cette année à la Campagne Internationale pour l'Élimination des Armes Nucléaires bien que certains considèrent qu'il y avait de meilleurs candidats y compris en ce qui concerne le thème délicat de l'énergie atomique.
Nous vivons des moments très compliqués, surtout après que le président des États-Unis, Donald Trump ait menacé, devant toute la communauté internationale de détruire totalement la République Populaire Démocratique de Corée et se livre à un chantage vulgaire avec son éventuel retrait de l'accord signé par plusieurs puissances avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire à des fins pacifiques.
Justement cet instrument juridique international était l'un des candidats favoris au Prix Nobel de la Paix car il est venu apaiser les tensions dans un des points les plus chauds de la planète et il a réussi que la raison l'emporte sur la force car il reconnaît le caractère pacifique des recherches scientifiques que fait Téhéran et son droit de les réaliser.
L'ex premier ministre de la Suède, Carl Bildt, a signalé que le Pacte avec l'Iran a montré des résultats concrets et qu'il méritait des prix.
D'autres analystes signalent que décerner le Prix Nobel de la Paix à ce Pacte aurait été un message clair au président Trump et à ses macabres intentions de s'en retirer, ce qui réduirait à zéro ses possibilités de succès.
Il semble, cependant, que le Comité Norvégien n'a pas eu le caractère suffisant pour envoyer ce message mais il faut reconnaître que bien que sa décision aurait pu être meilleure. Il est bon aussi de reconnaître une entité qui lutte pour le désarmement total et complet et pas seulement pour celui des pays que Washington et l'OTAN ne voient pas d'un bon œil.
La Campagne Internationale est formée de quelque 450 ONG et personnalités d'une centaine de pays et bien qu'elle manque de pouvoir réel pour atteindre ses buts, c'est une épine morale clouée dans le flanc des puissances qui fabriquent et qui stockent ce type d'armes d'extermination massive.
Il y a dans notre planète quelque 15 000 ogives nucléaires dont 5000 sont déployées , c'est-à-dire, qu'elles sont opérationnelles et prêtes à être utilisées si un esprit troublé a l'idée d'appuyer sur un bouton.
Le groupe de pays qui possèdent ces arsenaux est formé des États-Unis, de la Russie, du Royaume Unie, de la France, de la Chine, de l'Inde, du Pakistan, d'Israël et de la Corée du Nord.
Parmi eux il y en a plusieurs qui n'en fabriquent plus mais qui ont annoncé le déblocage de fonds importants pour moderniser celles dont ils disposent. Il s'agit des États-Unis qui dépenseront ni plus ni moins que 400 milliards de dollars à cette fin et le Royaume Uni qui destinera 40 milliards de livres sterling à la modernisation de ces engins meurtriers.
Si un désastre n'efface pas tout vestige de notre passage par l'univers, les historiens de l'avenir auront du mal à expliquer comment il a été possible que des êtres sensés être rationnels et intelligents, soient arrivés à un tel niveau de folie.