Des responsables de l'ONU ont dénoncé le fait qu'après presque trois ans de guerre imposée par l'Arabie Saoudite et appuyée par des puissances occidentales, quelque 7 millions de personnes souffrent de la faim au Yémen où toutes les 10 minutes un enfant meurt de maladies évitables.
Cependant, la situation pourrait empirer et devenir un désastre humanitaire aux proportions gigantesques si le blocus naval et aérien imposé par Riyad se maintient. Il empêche le ravitaillement en aliments, en eau potable, en médicaments et en d'autres produits essentiels.
Lundi les forces saoudiennes ont fermé les ports, les aéroports et les routes comme réponse à une attaque au missile lancée par les groupes rebelles.
Le conflit armé a éclaté en 2015 lorsque des forces qui appuient l'ancien gouvernant Ali Abdallah Saleh ont obligé le président Abd Rabdo Mansour Hadi à quitter le pays. L'Arabie Saoudite a pris prétexte de cette situation pour former une coalition internationale et pour intervenir militairement au Yémen afin de contrôler ce pays qui manque de ressources naturelles mais qui a une position géographique privilégiée.
Le Yémen est pratiquement la clé qui permet le passage du golfe d'Aden à la Mer Rouge par où sont acheminés chaque jour des millions de barils de pétrole à destination du Canal de Suez et de là à la Mer Méditerranée pour être distribués dans les ports européens où ce combustible est attendu avec avidité.
Malgré l'énorme dispositif militaire déployé par l'Arabie Saoudite, la guerre au Yémen est pratiquement tombée dans une impasse, mais elle a provoqué une dévastation quasi totale de l'infrastructure et elle fait endurer à ses habitants des souffrances extraordinaires.
« Le blocus aérien,maritime et terrestre empêche au moins 21 millions de personnes de recevoir une aide humanitaire urgente » a assuré le représentant adjoint suédois auprès de l'ONU, Carl Skau, qui a relevé que la situation est très grave.
Plusieurs organisations humanitaires ont dénoncé le fait qu'à cause du contexte actuel de la crise alimentaire et de l'épidémie de choléra, qui touche presque un million de yéménites, tout retard dans l'envoi de ressources à cause du blocus saoudien peut coûter la vie, à court terme, à des hommes, des femmes et des enfants.
Le Bureau du Haut Commissariat de l'ONU pour les Droits de l'Homme a assuré que les récentes attaques contre la population civile ont fait des dizaines de morts.
Des statistiques publiées il y a quelques heures signalent que depuis le début du conflit, il y a 3 ans,
5 295 civils ont été tués et 8 873 ont été blessés. Ces données n'incluent pas le nombre de personnes qui sont mortes de faim, de choléra et d'autres maladies qui ont fait leur apparition à cause de la destruction du système de santé.
Jusqu'à présent, la communauté internationale regarde avec indifférence ce drame et les négociations de paix impulsées par l'ONU entre 2016 et 2017 n'ont pas abouti à mettre fin à l'un des massacres les plus irrationnels perpétrés en plein 21e siècle, massacre qui constitue un affront à toute notre espèce.