Les Argentins ont découvert au cours des premiers jours de l'année que leur vie sera différente en 2018 mais pas parce qu'elle sera meilleure, tout le contraire car désormais ils devront payer encore plus pour plusieurs services indispensables en particulier pour les transports en commun : les autobus, le métro et les trains.
L'annonce qu'a faite le ministre des transports, Guillermo Dietrich, se joint à d'autres hausses de tarifs décrétées durant les derniers jours de 2017 par le président Mauricio Macri et qui frappent les aliments, les combustibles, le gaz, l'électricité, les médicaments et les portables.
Les nouveaux prix des transports entreront en vigueur en février, avec une hausse de 30% qui continuera à augmenter de façon échelonnée jusqu'à arriver à 100% en juin ce qui affectera pratiquement toutes les familles ayant des bas revenus.
Beaucoup de travailleurs doivent prendre chaque jour entre deux et quatre véhicules pour arriver sur leurs lieux de travail.
Les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là car le gouvernement a annoncé la suppression, prochainement, de nombreux postes de travail dans les médias étatiques. La vague de licenciements a déjà commencé par la fermeture de plusieurs usines militaires et elle s'étendra au secteur de la santé alors que le secteur privé a annoncé qu'il supprimera environ un millier d'emplois dans les prochains mois ce qui aggravera encore plus la crise que traversent de vastes couches de la population argentine.
Pour que l'on puisse avoir une idée de la gravité de la situation, disons que cela fait 10 ans, un voyage normal en taxi coûtait 7 pesos et 13 centavos et maintenant le prix du même parcours est de 113 pesos et 39 centavos, c'est-à-dire 1 490% de plus.
Au cours de cette période, il n'y a pas eu, bien sûr des hausses des salaires pouvant compenser cette disproportion et depuis que le président Mauricio Macri est arrivé au pouvoir, le chômage s'est généralisé.
Selon une étude faite par l'Institut des Finances Internationales, l'Argentine figure parmi les trois pays de toute la planète courant un grave danger de se retrouver plongé dans une grave crise économique aux côtés de la Turquie et de l'Ukraine.
Le mécontentement de la population a augmenté ces dernières heures après que l'on ait appris la décision de la ministre de la sécurité, Patricia Bullrich, de monter en grade le gendarme Enmanuel Echazú, le principal impliqué dans la violente répression déclenchée par la police contre un groupe de Mapuches le 1er août, jour de la disparition du jeune artisan Santiago Maldonado dont le corps a été retrouvé 79 jours après dans un fleuve.
Des proches de la victime et des organisations sociales argentines ont considéré que la montée en grade de la seule personne signalée comme responsable dans cette affaire, est une moquerie et qu'elle signifie aussi un aval du gouvernement à la brutalité policière.
La ministre Bullrich a également été très critiquée pour avoir accordé l'assignation à résidence dans une zone de plage au commissaire Miguel Etchecolatz, condamné pour avoir commis des crimes de lèse humanité sous la dictature militaire.
Les changements promis par Macri se poursuivent en Argentine. Les pauvres sont plus pauvres ; les classes moyennes voient leur situation se détériorer tandis que les riches et les ré-presseurs sont récompensés avec générosité.