Avec la bonne nouvelle selon laquelle l'économie globale a connu une croissance l'année dernière, mais avec la très mauvaise nouvelle selon laquelle la plupart des richesses vont aux mains de 1% de la population, des gouvernants de plusieurs pays, des chefs de grandes corporations, des directeurs des principales organisations internationales, ont commencé dans la ville suisse de Davos le forum annuel où les pauvres et les dépossédés sont éternellement les grands absents.
Connu comme « Forum Économique Mondial », cette rencontre se tient depuis 1971. Il a été fondé par l'ingénieur et économiste allemand Klaus Schwab, qui avait alors 31 ans, avec pour prémisse que l'Europe réduise son retard dans le développement par rapport aux États-Unis.
C'était en effet l'occasion pour que des chefs d'entreprise, des banquiers et des dirigeants du Vieux Continent apprennent de leurs homologues étasuniens sur les techniques modernes ayant pour but de gagner plus, de dépenser moins et de mieux exploiter leurs travailleurs.
Davos a acquis de la renommée à la fin du 19e siècle et au début du 20e en raison du grand nombre de sanatoriums pour le traitement de la tuberculose qui y existaient et qui ont servi d'inspiration à Thomas Mann pour son très célèbre roman « La Montagne magique ».
Depuis sa fondation, la rencontre s'est tenue une seule fois ailleurs : à New York en 2002 en signe de solidarité avec cette ville après les attentats terroristes contre les Tours Jumelles du World Trade Center, survenus le 11 septembre 2001.
Mais il se peut que le plus notable cette année soit le slogan de la rencontre : « Créer un avenir partagé dans un monde fracturé », très réaliste mais peu crédible car il est peu probable qu'une réunion de ce type apporte des solutions pratiques.
Les prix à payer, à eux seuls, nous parlent du type de personnes qui peuvent participer au forum qui inclut quelque 400 sessions réparties en 4 jours d'activités.
L'inscription coûte près de 20 mille dollars, une nuit dans un hôtel de catégorie moyenne sans salle de bains privée est payée entre 400 et 600 dollars. Les frais de voyage, d'alimentation et autres, pris ensemble peuvent atteindre 40 mille dollars à moins qu'il s'agisse d'un invité de luxe.
À Davos l'on discute de tout, bien sûr d'économie, mais aussi de géopolitique, d'histoire, d'affaires, de technologie, de stratégies, de science et même de religion et de vie familiale.
C'est un endroit pour voir et pour être vu, une espèce de passerelle de milliardaires et de célébrités du monde du commerce et des affaires auquel sont invités, parfois, plusieurs petits pays en termes économiques.
Cette année le forum accueille les présidents du Brésil, Michel Temer et de l'Argentine, Mauricio Macri,peut être afin qu'ils montrent à leurs maîtres comment ils appliquent au pied de la lettre les recettes néo-libérales dans leurs pays.
Il est évident que tout le monde attend la présence de l'imprévisible gouvernant étasunien Donald Trump, dans une rencontre organisée de façon méticuleuse dans un endroit isolé, facile à protéger, agréable et éloigné des grandes masses de pauvres et d'affamés qui, dans un monde où l'économie connaît une croissance le nombre de dépossédés et de dépouillés augmente chaque jour sauf avec de rares exceptions.