Presque 140 jours Aprèsdes dernières élections législatives en Allemagne, les deux principaux partis politiques, le Parti Démocrate-Chrétien, CDU, de la chancelière fédérale Angela Merkel, et le Parti Social-Démocrate, SPD, de l'opposant Martin Schultz, sont parvenus à un accord pour former un nouveau gouvernement et pour mettre fin à la période d'instabilité la plus longue de l'histoire récente de la locomotive européenne.
Les leaders de ces deux organisations se sont dits satisfaits du pacte conclu au terme de négociations auxquelles ont participé 90 représentants de chaque partie et qui est appelé à donner un élan à l'économie allemande les yeux tournés vers le renforcement de l'Union Européenne ce qui signifie un soupir de soulagement pour ses partenaires qui font face à la séparation traumatique du Royaume Uni, le dit Brexit dont les conséquences n'ont pas encore été bien soupesées.
Le bloc continental fait face également à des pressions de la part du président étasunien Donald Trump dont la politique extérieure ne considère plus le bloc européen comme un partenaire et le voit plutôt comme un adversaire.
Angela Merkel consoliderait ainsi son quatrième mandat consécutif et se maintiendrait comme la figure politique la plus forte, pas seulement dans son pays, mais aussi de l'Union Européenne et la seule étant à même de faire face et de contrôler l'imprévisible chef de la Maison-Blanche.
Mais tout n'est pas couleur de rose et l'accord conclus entre les deux partis doit être encore approuvé par les bases pendant les jours qui restent de février et pendant les premiers jours du mois de mars.
Les sociaux-démocrates de Schultz commenceront un processus de vote auquel sont convoqués près de 500 000 adhérents et les démocrate-chrétiens tiendront un congrès à partir du 26 février à Berlin au cours duquel les délégués se prononceront sur le nouveau gouvernement.
Un des points en conflit est la distribution des postes au sein du nouveau gouvernement auquel Angela Merkel a été critiquée pour avoir laissé entre les mains de ses adversaires des porte-feuilles considérés comme stratégiques comme celui des Affaires étrangères que détiendrait Martin Schultz, et celui des finances, qui est considéré comme tout puissant dans ce pays.
Il y en a qui sont d'avis qu'Angela Merkel veut garder son poste, coûte que coûte, même au prix d'une bonne partie du pouvoir.
Les jours qui viennent seront marqués par une campagne intense des leaders des deux partis pour convaincre leurs membres du fait qu'il s'agit du meilleur accord possible et que les alternatives seraient lamentables.
En effet, si le vote est négatif et le pacte naufrage, il restera peu de chose à faire. Une issue pourrait consister à ce que le président Frank-Walter Steinmeier fasse pression sur les petits partis dont les écologistes, pour essayer de former une coalition quadripartite qui n'a pas marché dans le passé récent.
Une autre pourrait être qu'Angela Merkel essaye de gouverner en solitaire, un exercice épuisant car chaque décision devrait faire l'objet de négociations. Si tout cela échoue, il ne resterait qu'à convoquer des élections pour retourner, peut-être au point où en sont les choses aujourd'hui, ce qui constituerait une honte et une perte de prestige pour l'Allemagne.