Le président des États-Unis, Donald Trump, a commencé le mois d'avril avec de nouvelles attaques contre le Mexique, pays qu'il accuse de permettre que les drogues et les migrants qui arrivent depuis le Sud atteignent la frontière commune et la traversent, une vision très simpliste et anti-historique du problème.
Selon les évidences, le magnat immobilier, devenu président de la première puissance économique et militaire du monde, est un très mauvais chef d'état, disposé à utiliser le chantage comme méthode de négociation.
Dans ses plus récentes diatribes sur Twitter, le gouvernant a dit : « Le Mexique ne fait presque rien pour stopper la migration illégale et il se moque de nos lois bêtes d'immigration ».
Il a ajouté ensuite que : «Le pays voisin doit stopper la drogue et le flux de gens autrement je vais mettre fin à sa mine d'or, le NAFTA. Nous avons besoin du mur!
N'importe qui peut se rendre compte de la ressemblance dans le raisonnement de Trump avec le personnage principal du roman de Mario Puzo intitulé « La Parrain », Don Vito Corléone, pointilleux chef maffieux qui, en braquant un revolver sur la tête de ses adversaires leur expliquait qu'il était en train de leur faire une offre qu'ils ne pouvaient pas rejeter.
Le NAFTA, de par son sigle en anglais, le Traité de Libre-échange de l'Amérique du Nord et le mur à la frontière commune avec le Mexique sont les principales armes dans ce chantage dans lequel la Maison-Blanche a transformé les relations internationales.
Mais Trump a une vision dénaturée de l'histoire lorsqu'il accuse le Mexique de s'enrichir grâce à ce pacte. Il est vrai qu'il y a des groupes d'entreprises, presque toujours liés aux gouvernants mexicains en place, qui font de très bonnes affaires, mais l'immense majorité des gens a souffert d'un processus d'appauvrissement en spirale.
Une étude publiée en 2015 indique qu'au Mexique 1% de la population accapare 21% de la richesse nationale.
Depuis 1994, quand le Traité de libre-échange est entrée vigueur, la petite et moyenne entreprise, surtout dans le secteur de l'agriculture et de l'élevage, ont pratiquement disparu. S'il ne s'agissait pas d'une très grande tragédie, le fait que Trump les qualifie maintenant de « mine d'or », pousserait à rire les Mexicains qui ont vu se volatiliser leur patrimoine à cause de cet accord.
En ce qui concerne le mur à la frontière, il faut rappeler deux choses. Premièrement, ce n'est pas le gouvernement mexicain qui provoque la vague migratoire. Les Guatémaltèques, les Honduriens et les Salvadoriens qui cherchent, entre autres, à arriver au paradis capitaliste, sont poussés par la faim et la pauvreté que provoquent les politiques économiques imposées précisément depuis le Nord, à tel point que peu leur importe mourir dans la tentative.
Pour ce qui est des drogues, c'est, purement et simplement , l'application d'un des principes essentiels de l'économie capitaliste. Les trafiquants cherchent à traverser le fleuve Bravo ou Grande, avec leur marchandise néfaste, justement parce que de l'autre côté se trouve le marché de consommation le plus grand du monde. C'est clair comme de l'eau de roche. Que l'on mette fin au dépouillement des richesses d'autrui et que l'on guérisse les sociétés du fléau de la drogue et il ne sera nécessaire de penser à aucun mur.