Amérique Latine : la pauvreté, toujours la pauvreté.

Édité par Reynaldo Henquen
2018-04-25 14:30:25

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Après plusieurs années d'un progrès discret dans la lutte contre la pauvreté et contre sa condition la plus extrême, la misère, ces fléaux s'étendent de nouveau en Amérique Latine presque simultanément à la « restauration conservatrice » qui impose de nouveaux modèles néo-libéraux basés sur les privilèges pour quelques uns et sur l'exclusion des majorités. 

Un rapport diffusé récemment par la Commission Économique de l'ONU pour l'Amérique Latine, la Cepal, indique que la réversion de ces indices a commencé en 2015 jusqu'à atteindre l'année dernière 187 millions de personnes dans la région.

Sur ce chiffre, 62 millions de personnes vivent dans une situation de pauvreté extrême. Les femmes et les enfants sont les plus touchés.

Un des problèmes qui sont à l'origine du manque de ressources pour satisfaire les besoins essentiels des familles est le chômage et ses formes cachées comme c'est le cas de l'emploi informel, les contrats à temps partiel ou avec des salaires réduits.

 

Notre région avait connu une augmentation des investissements publics pour aider les plus démunis à l'intention desquels l'on a créé des programmes d'accès à l'enseignement , à l'attention médicale, au logement, aux transferts monétaires, d'augmentation des pensions des retraités et des handicapés.

 

Il y a eu aussi une importante amélioration du marché de l'emploi grâce à l'utilisation adéquate des ressources naturelles qui, dans bien des cas, ont été récupérées des mains des transnationales et utilisées en faveur du peuple.

 

Cependant, les changements survenus ces dernières années, avec l'installation de gouvernements néolibéraux et conservateurs, comme cela a été le cas en Argentine ainsi qu'au Brésil après le coup d'état parlementaire contre la présidente Dilma Rousseff et la guerre économique dont est la cible le Venezuela, ont provoqué un recul dramatique dont les conséquences se font déjà sentir.

 

Y compris la Banque Mondiale, entité qui ne saurait en rien être taxé de progressiste, avait attiré l'attention, en 2016, sur une réalité crue : 4 foyers sur 10 dans cette région sont vulnérables et qu'à l'époque 30,7% de la population vivait dans la pauvreté.

 

À la répartition inégale des richesses s'ajoutent les perspectives sombres de l'économie qui, en moyenne, ne connaissait qu'une croissance de 1% dans toute l'Amérique Latine et les Caraïbes ce qui est insuffisant pour la création d'emplois.

 

Tout cela indique avec clarté que nos pays ne seront pas en mesure d'atteindre les objectifs du millénaire pour 2030 comme l'ont proposé les 193 membres des Nations Unies.

 

Parmi eux figure la réduction de la pauvreté,ce qui, comme nous venons de le constater est un plein recul.

 

Mais il y a aussi d'autres aspirations comme l'élimination des inégalités, l'égalité de genre, la mise en place de modèles responsables de production et de consommation et la protection de l'environnement pour garantir l'avenir de nos enfants.

 

Pour plusieurs peuples de l'Amérique Latine et des Caraïbes et même de l'Amérique du Sud, cela ressemble plutôt à une histoire de science-fiction, ou de fiction tout court, compte tenu de la lutte ardue qu'ils doivent mener pour survivre, avec un horizon qui n'arrive que jusqu'à la fin du jour et où l'avenir est peut-être un hasard.

 

 

 



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