L'ex-marine Oliver North, ancien assesseur de sécurité du gouvernement des États-Unis sous la présidence de Ronald Reagan a été élu à la présidence de l'ultra-conservatrice Association Nationale du rifle, l'une des principales responsables de la prolifération des armes à feu dans la société de ce pays.
L'on se souvient plutôt d'Oliver North à cause de sa participation, dans les années 80, au scandale Iran-gate, une opération menée par la CIA afin de vendre des armes à l’Iran pour financer les contre-révolutionnaires au Nicaragua qui essayaient de reverser la Révolution Sandiniste.
Ces ventes ont été effectuées malgré l'embargo décrété contre Téhéran par le gouvernement nord-américain lui-même. L'argent ainsi obtenu était destiné à l'achat d'arsenaux sur le marché noir et à organiser des vols secrets, opérés par des pilotes nord-américains pour ravitailler les contre-révolutionnaires nicaraguayens.
C'est-à-dire que North et ses acolytes parmi lesquels se trouvait l'assassin et terroriste avoué Luis Posada Carriles, responsable, entre autres, de la destruction en plein vol d'un avion de la compagnie Cubana de Aviación et de la mort des 73 personnes qui se trouvaient à bord, violaient un grand nombre de lois nord-américaines et plusieurs accords et principes internationaux dont le respect de la souveraineté des nations impliquées dans l'affaire, c'est-à-dire du Nicaragua, pays agressé et du Honduras et du Salvador, utilisés comme plaque-tournante pour cette sale négoce.
Le rôle de Posada Carriles consistait, semble-t-il, à organiser la remise de l'argent et des armes aux contre -révolutionnaires dans des avions en partance de la base d'Ilopango, au Salvador.
C'est précisément à bord d'un de ses vols, abattu par les combattants sandinistes en 1986, où se trouvait le pilote nord-américain Eugene Hasenfus qui a avoué tout le complot ce qui a fait éclater un grand scandale.
Oliver North a été jugé, mais exonéré par la suite des charges qui pesaient sur lui. . Posada Carriles et Félix Rodríguez, également agent de la CIA et lié à l'assassinat du Commandant Ernesto Ché Guevara en Bolivie, ont disparu dans les méandres de la clandestinité mais l'affaire est devenue une preuve de l'hypocrisie et du double standard des gouvernements des États-Unis.
À l'époque, le chef de la ténébreuse CIA était Georges Bush père, qui est devenu plus tard président et qui a déclenché la première Guerre du Golfe, prélude d'une crise militaire, politique et humanitaire qui dure encore de nos jours.
Et bien, Monsieur North, ce sinistre personnage qui a violé les lois nationales et internationales est considéré, malgré tout, comme un héros et comme un patriote par les membres de l'Association Nationale du Riffle,qu'il dirigera pendant les prochaines années ce qui peut être considéré comme une mauvaise nouvelle pour ceux qui luttent pour un plus grand contrôle sur les ventes d'armes.
Sans aucun doute, le flambant président de l'association aura recours à tous ses contacts dont il doit garder beaucoup, pour maintenir le pouvoir d'une des institutions les plus obscures ayant existé dans l'histoire d'un pays, le seul dont les leaders considèrent que les armes ont un rôle à jouer dans la lutte contre la violence qu'elles engendrent elles-mêmes. On aura tout vu !!!!!!!!!!