L'annonce par les États-Unis de leur retrait du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a surpris très peu de personnes car il s'agit d'un organisme qu'ils n'ont pas réussi à manipuler politiquement et où, malgré leurs airs impérieux, ils reçoivent le même traitement que les autres pays.
Le secrétaire d'état nord-américain, Mike Pompeo et l'ambassadrice des États-Unis auprès de l'ONU, Nikki Haley, se sont chargés de donner la nouvelle au cours d'une conférence de presse, qui a été accompagnée de graves offenses contre une entité qui a essayé de maintenir un équilibre dans ses résolutions moyennant l'Examen Périodique Universel, un processus en vertu duquel tous les pays, sans exception, doivent rendre compte devant la communauté internationale de leur travail en la matière.
Mike Pompeo a qualifié le conseil de pauvre défenseur des droits humains et ce qui est pire, d'exercice d'hypocrisie et de honte et Mme Haley a signalé que l'organisme mène une campagne pathologique contre Israël.
Jusqu'à présent, Washington n'a pas pu manipuler, faire du chantage et faire changer la volonté internationale pour faire sanctionner à sa guise des pays souverains comme il le faisait au sein de la discréditée Commission des Droits de l'Homme qui a disparu à cause de ses propres excès.
Pour les États-Unis, une des priorités de leur politique extérieure consiste à défendre leur allié stratégique au Moyen Orient, le régime de Tel Aviv, qui lui, oui, mène une persécution pathologique contre le peuple palestinien.
Trump quitte le Conseil des Droits de l'Homme comme il a quitté l'UNESCO l'année dernière à laquelle son prédécesseur Barack Obama avait coupé en 2011 les apports financiers après l'admission de la Palestine comme membre à part entière.
Il est vrai que la perte de 22% de son budget a été un rude coup pour cette organisation mais avec des efforts et une meilleure gestion des ressources elle a continué à aller de l'avant avec ses programmes les plus importants.
Je ne doute pas que le Conseil des Droits de l'Homme pourra en faire autant.
Il faut rappeler, en plus, que le président des États-Unis a quitté l'Accord sur le Changement Climatique de Paris, le Traité Nucléaire avec l'Iran, le Pacte Transatlantique, le Traité de Libre-échange de l'Amérique du Nord et il a mis un pied hors de l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce avec sa guerre de taxes douanières.
Loin de gagner du prestige, le chef de la Maison-Blanche fait face à une grande condamnation comme cela a été le cas de la séparation des enfants des familles d'immigrants , mesure sur laquelle il a dû faire marche arrière face à la condamnation internationale.
Monsieur Trump continue à jouer en solitaire dans un monde qui réclame avec de plus en plus de force la coopération et il oublie que les empires qui se sont isolés dans l'histoire ont succombé, victimes de leurs craintes et de leurs contradictions.