Presque 90 millions d'habitants du Mexique s'apprêtent à participer aux élections de plus grande envergure de l'histoire de leur pays en raison du très nombre de postes qui seront en dispute le 1er juillet prochain, jour où les Mexicains devront se rendre aux urnes pour élire le futur président de la République, 128 sénateurs, 500 députés fédéraux et des autorités municipales dans 30 des 32 États qui forment ce pays.
La campagne électorale de cette consultation est considérée comme la plus sanglante car 116 candidats à différents postes et de diverses idéologies ou partis politiques ont été assassinés jusqu'à présent. Des centaines d'actes d'agression et d'intimidation ont été commis contre des activistes et contre des proches des candidats.
Les journalistes n'échappent pas non plus à cette situation et, depuis le début de la campagne, en septembre 2017, 49 attaques ont été enregistrées contre des professionnels de la presse liés à la couverture du processus électoral dont 45 ont visé des communicateurs et 4 des médias.
Comme il faut s'attendre, aussi bien les mexicains que la communauté internationale se demandent qui sera
le prochain locataire du palais présidentiel connue sous le nom de Los Pinos.
Depuis le début de la campagne électorale, Andrés Manuel Lòpez Obrador, leader du Mouvement de Régénération Nationale,MORENA et candidat de la coalition progressiste « Ensemble nous écrirons l'histoire » est en tête des intentions de vote.
AMLO, comme les Mexicains le connaissent en raison du sigle de son prénom et de ses noms de famille, se présente pour la troisième fois à la course au fauteuil présidentiel et selon les résultats du plus récent sondage fait par la firme Mitofsky, il a un avantage de 18 points sur Riocardo Anaya, qui est le candidat d'une union bizarre entre le conservateur Parti d'Action Nationale et celui que l'on considérait de gauche jusqu'à présent, le Parti de la Révolution Démocratique qui a perdu un grand nombre de membres à cause de son alliance avec une formation considérée comme sa principale adversaire sur le plan des idées.
À la troisième place se trouve José Antonio Meade, candidat du Parti Révolutionnaire Institutionnel du Mexique , le PRI qui a gouverné le plus grand nombre de fois le pays depuis sa fondation par Plutarco Elías Calles en 1929.
L'avantage de Lòpez Obrador sur ces deux adversaires a imposé le rythme de la campagne et aussi bien Anaya que Meade ont mis beaucoup plus de temps à attaquer le dirigeant de MORENA qu'a présenter des propositions sérieuses de gouvernement.
Un quatrième candidat, Jaime Rodríguez Calderón, qui se présente à titre indépendant, ne dépasse pas 3,9% des intentions de vote pour ce dimanche.
Le fantôme de la fraude plane sur les élections ce qui n'est pas étonnant dans un pays qui a une longue histoire de manigances comme l'achat de voix ou la fraude pure et simple à l'heure du dépouillement des voix.
Ce climat ne s'est pas amélioré avec l'annonce des autorités électorales d'il y a quelques heures et selon lesquelles les tendances définitives des voix ne seront connus que lundi matin raison pour laquelle ce sera une très longue journée pour connaître l'avenir de la démocratie dans un pays ayant une très grandes influence régionale.