Andrés Manuel López Obrador a transformé en réalité le proverbe qui veut que la troisième est la bonne et il est devenu le président élu du Mexique au cours d'une journée qualifiée d'historique en raison de la participation massive à la consultation qui incarne l'espoir des citoyens de bâtir un pays meilleur, avec inclusion sociale, de la justice pour tous et avec des relations équilibrées avec tous les pays de la région.
Le leader du Mouvement de la Régénération Nationale, MORENA, et candidat de la coalition « Ensemble nous écrirons l'histoire » a transmis, depuis le début des élections, un message très spécial lorsqu'il s'est rendu voter au nom de Rosario Ibarra de Piedra, inlassable activiste pour les droits de l'Homme, particulièrement pour que toute la lumière soit faite sur le sort des disparus.
Rosario Ibarra, qui a actuellement 90 ans, s'est incorporée à cette lutte depuis qu'en 1975 son fils aîné, Jesus Ibarra a été enlevé par des agents de l'état et on n'a jamais eu de ses nouvelles .
Ce geste d'Andrés Manuel López Obrador envoie un signal clair aux dizaines de milliers de familles affectées par le fléau des disparitions dont celles de 43 normaliens d'Ayotzinapa, familles qui, après presque 4 ans de lutte, ne parviennent pas à obtenir une réponse sur le sort de leurs enfants.
Après avoir appris sa victoire aux urnes, AMLO, nom sous lequel on connaît le président élu, et qui est formé du sigle de ses prénoms et de son nom de famille, a signalé que l'état cessera d'être un club au service de quelques uns et se consacre à la protection des plus pauvres, notamment des Indiens.
Il est clair que la victoire du parti « Ensemble nous écrirons l'histoire » ne vas pas changer, du jour au lendemain le pays et personne n'attend, bien sûr, l'installation d'un nouveau système.
Ce que tout le monde attend est le début de la fin des maux qui ont sévit pendant des décennies dans ce pays frère dont la corruption généralisée de la classe politique de droite, la vente au secteur privé national et transnational des immenses ressources naturelles et la fin de la violence qui maintient endeuillée cette nation.
Le nouveau président devra relever des défis d'envergure dont le grand pouvoir accumulé par les maffias du crime organisé, surtout du trafic de drogues, qui requiert de réponses régionales et une nouvelle approche différente de celle à caractère uniquement policier et militaire.
En ce qui concerne le plan international, l'on espère que le Mexique aura de nouveau le rôle très important qu'il a joué durant des années en tant que référent de la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays, la solidarité et la coopération dans les relations entre les peuples et la ferme souveraineté face à son puissant voisin du Nord.
Le Mexique courageux qui a nationalisé son pétrole et la production d'électricité ; qui a ouvert ses bras aux Républicains espagnols, qui a refusé de rompre des relations avec la Cuba Révolutionnaire et qui a accueilli des milliers de centraméricains et de sud-américains dans les années noires des dictatures militaires de la région, nous manque énormément.
Face à la vague de la dite « restauration conservatrice », l'élection d'Andrés Manuel López Obrador est une lueur d'espoir et la confirmation du fait que les maux ne sont pas éternels.