Un conflit armé dont très peu de gens se souviennent dans le monde, la guerre sanglante en Éthiopie et sa voisine Érythrée, a pris fin formellement cette semaine lorsque les deux pays de la dite corne de l'Afrique ont signé une déclaration conjointe de paix et d'amitié et elles ont pris l'engagement de développer une coopération étroite dans les domaines politique, économique, social et culturel.
Les hostilités ont éclaté en 1998 à cause de la démarcation inexacte de la frontière commune, longue de 2000 kilomètres. Bien que l'année dernière l'Accord d'Alger ait été signé pour décréter un cessez-le-feu, il n'y a pas eu d'accord de paix et les deux pays ont maintenu des actions offensives durant des années.
L'Éthiopie, appelé des fois Abyssinie, est un des pays les plus anciens du monde, peut être plus que la Chine et l'Égypte, et durant plus de 3 mille ans la seule domination étrangère qu'elle a dû endurer a été celle de l'Italie de 1936 à 1941.
Bien que la majorité de la population soit musulmane, il existe un grand nombre de catholiques, religion qui,cependant, n'a été ni imposée ni diffusée par des missionnaires mais qui existe depuis le 4e siècle de notre ère quand Rome a conquis l'Égypte et la Syrie et son influence s'est étendue jusqu'au Royaume d'Aksoum, actuellement l'Éthiopie.
L'Érythrée a été une colonie italienne depuis 1889 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale quand elle est restée sous domination britannique et, en 1952, sur une décision de l'ONU, elle a été incorporée à l'Éthiopie en 1991 qui a été ratifiée de façon définitive le 25 avril 1993.
La guerre a coûté la vie à quelque 300 mille personnes et provoqué, le déplacement d'un million d'autres, surtout à cause des expulsions ordonnées par le gouvernement éthiopien contre les personnes d'origine érythréenne ce qui a signifié un coût social élevé pour les deux pays.
Dans la zone frontalière commune, l'infrastructure et les cultures ont été détruites ce qui a laissé sans défense la population des deux côtés.
Les dépenses militaires extraordinaires ont englouti une bonne partie du PIB et elles ont freiné tous les programmes sociaux.
La plupart des problèmes de la pauvreté et de la pauvreté extrême dont souffrent actuellement ces deux pays ont leurs racines dans ce conflit.
Enfin, 20 ans après, le président de l'Érythrée, Isaïas Afewerki, et le premier ministre de l'Éthiopie, Abiy Ahmed, ont décidé de tourner la page de la guerre et ils se sont fixés pour but un rapprochement historique qui doit être avantageux pour les deux peuples qui partagent non seulement du territoire, mais aussi une longue histoire commune.
L'accord prévoit le rétablissement des liens commerciaux, l'ouverture d'ambassades dans les deux capitales, la coopération dans les domaines des transports et des télécommunications ainsi que la connexion téléphonique et des vols directs.
Les présidents du Kenya, Uhuro Kenyatta, et du Rwanda, Paul Kagamé, ainsi que le bloc de pays d'Afrique Occidentale se sont félicités de cette mesure et de la fin d'un conflit qui, à un moment donné, a été considéré comme absurde et qui, après, est tombé dans l'oubli, bien que ses conséquences se maintiennent pour des peuples qui, en raison de leur culture et de leurs racines sont appelés à la fraternité et à la coopération et non à la guerre et à l'extermination.