Depuis le 1er août, l'humanité vit à crédit en termes plus précis car, au cours des 7 premiers mois de l'année nous avons consommé, nous nous sommes habillés, nous avons détruit ou gaspillé de façon globale tout ce que la planète pourrait produire en un an entier.
Il s'agit d'une évaluation que fait l'ONG Global Footprint Network, qui, depuis 1970, fait le monitoring de la relation entre la consommation de notre espèce et la disponibilité de ressources pour 12 mois qui existent sur toute la planète que ce soit des aliments,des bois, de l'eau, de la terre, des hydrocarbures et de toute la vaste gamme de ses dérivés dont les plastics.
Depuis lors, cela fait 48 ans, le point critique appelé Journée de la Dette Écologique » -celle à laquelle tout ce qu'il y avait pour consommer en 12 mois a été épuisé, s'avance de plus en plus et nous entraîne dans une spirale au pronostic catastrophique.
En ce moment nous aurions besoin d'une planète Terre 1,7 fois plus riche pour le maintient du système de consommation effrénée actuel, parlant en ternes généraux.
Mais si toute l'humanité consommait au même rythme que la population des États-Unis, il faudrait 5 planètes.
Étant donné que cela est impossible, les principaux consommateurs, en général les pays les plus riches et développés imposent des systèmes irrationnels de production aux autres quand ils s'approprient, purement et simplement, de leurs ressources pour s'en servir à leur guise.
Au lieu de modérer leurs habitudes, ils font tout pour les renforcer avec ce que d'autres produisent ou possèdent ce qui conduit à la destruction de terrains agricoles, au déboisement et à la désertification, à la surexploitation des mers et des océans, à la perte de la biodiversité, à l'augmentation des émissions de dioxyde de carbone, au changement climatique et à l'épuisement de la nature.
Le spécialiste Michael O'Heaney assure que « quand nous ne vivons pas en harmonie avec la capacité de la Terre pour se maintenir elle-même, les gens en sortent blessés ; l'on voit le collapsus de l'écosystème dans des endroits où habitent notamment des gens pauvres, les gens de l'hémisphère sud ».
Selon cet expert, une bonne partie de notre espèce pratique une « économie de dinosaures », qui consiste à une consommation brutale de ressources caractérisée par l'utilisation extrême des hydrocarbures et cela doit changer si nous voulons survivre.
Mais il est clair qu'il est plus facile de le dire que de le mettre en pratique. Il existe aujourd'hui un effort supérieur dans l'éducation environnementale des personnes, en particulier chez les enfants, ce qui n'a pas encore un impact important sur la santé de notre planète.
Un exemple en sont les îles gigantesques de déchets plastiques qui flottent dans les océans sans que personne n'en assume la responsabilité, ou le manque de plus en plus aigu de terrains adéquats pour les cultures vivrières ou de pâturage pour le bétail et même pour construire des villages sûrs et durables.
Que la journée de la Dette Écologique s'avance chaque année signifie que nous n'apprenons pas la leçon et nous devrions rappeler la prévision amère du biologiste français Albert Jacquard, à savoir, que la disparition de l'espèce humaine serait une tragédie biologique, mais le lendemain les arbres et les animaux dans les bois seraient plus heureux.