Avec la parité monétaire du peso argentin en chute libre et avec une économie au bord de la récession, le président de l'Argentine Mauricio Macri, a pris des mesures désespérées et il a entrepris un ajustement des politiques néo-libérales, déjà rajustées, qui aura de graves conséquences pour une population qui est à la limite de la tolérance.
Bien que le président ait décidé de mettre en vente une partie des 15 milliards de dollars que lui a déjà remis le Fonds Monétaire International après la signature d'un accord, tout a été en vain car la devise étasunienne, au lieu de baisser, a augmenté plus. C'est alors qu'il a décidé de jouer son vatout.
Avec le langage confus qui caractérise les technocrates néolibéraux, Macri a annoncé l'état d'urgence monétaire, la suppression de 10 ministères dont certains vitaux pour les services à la population, le retour à l'application de taxes sur les exportations et la lutte pour réduire à zéro le déficit en 2019.
Les ministères de la Santé, du Travail, de l'Énergie, du Tourisme, de l'Environnement, de la Science, de la Culture, de la Modernisation et de l'Industrie Agricole deviendront des secrétariats d'état tandis que le ministre des finances, Nicolás Dujovne, sera aussi le ministre de l'économie.
Il ne s'agit pas seulement d'un rajustement administratif car la disparition des ministères entraîne aussi celle des budgets pour de nombreux projets dont par exemple, ceux pour l'attention de patients atteints de maladies à transmission sexuelle et de VIH et d'autres destinés à des personnes vulnérables et en danger.
En ce qui concerne les taxes sur les exportations, Macri renonce à sa promesse de campagne de les éliminer car il n'a d'autre alternative que chercher des ressources pour combler le déficit budgétaire.
Les prévisions de cette année concernant le déficit se sont avérées inexactes, mais Macri a signalé que le point zéro sera atteint vers la fin 2019 mais il n'a pas expliqué comment il y parviendra car il s'agit d'une lutte difficile qui a fait naufrager des économies plus fortes.
Une chose est sûre : la population vit dans une situation pire qu'avant. La chute du peso jusqu'à 41 pour un dollar étasunien provoque la hausse des prix car la majorité d'entre eux sont fixés sur la base de cette monnaie, en particulier les combustibles dont les cours ne cessent pas de monter en flèche.
De plus, le gouvernement a décidé d'augmenter les taux d'intérêt à 60% ce qui représente un nœud au cou des débiteurs dont ceux qui ont des cartes de crédit qui ne sauront pas comment payer aux banques.
Pendant ce temps, le ministre Dujovne a été envoyé à Washington pour demander au FMI, le Fonds Monétaire International, le réechelonnement du crédit récemment signé et la remise d'un seul coup du total du capital pour compter sur de l'argent frais et faire face à la dévaluation. C'est un thème complexe qui requiert une analyse séparée car il pourrait être la pierre tombale du gouvernement.
Donc, avec les principaux indicateurs en rouge, l'économie au bord de la récession, avec un croissant mécontentement social et les flammes d'une prochaine explosion, Macri récolte les fruits du « changement » qu'il a promis à son pays.