Pendant la dernière année fiscale des États-Unis, qui a pris fin le 30 septembre 2018, quelque 521 090 personnes sont arrivées à la frontière du Mexique avec ce pays dans l’espoir d’entrer en territoire nord-américain pour échapper à la violence et à la pauvreté qui les frappe de plein fouet dans leur pays d’origine.
Cela signifie une augmentation de plus de cent mille migrants para rapport à la même période précédente et elle n’inclut pas celles qui ont fait partie des caravanes qui ont commencé à partir en octobre depuis le Triangle Nord Centraméricain, c’est-à-dire, du Honduras, du Salvador et du Guatemala.
Le plus triste est que l’immense majorité de ces êtres humains ont vu leurs rêves d’une vie meilleure frustrés car elles ont été arrêtées et expulsées par les patrouilles frontalières ou, dans le pire des cas, elles sont mortes dans la tentative.
Selon les résultats d’une enquête menée par l’organisation Projet Migrants Perdus, depuis janvier jusqu’au 21 décembre 2018, presque 400 migrants dont 214 hommes, 20 femmes et 4 enfants sont morts à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Les restes de 138 autres n’ont pas pu être identifiés à cause de l’état dans lequel ils se trouvaient.
Le chiffre se réfère seulement à ceux qui sont morts dans leur tentative de traverser la frontière et il ne prend pas en considération ceux qui sont morts pendant le trajet à cause de l’épuisement ou d’actes criminels commis contre eux.
Il n’inclut pas non plus les personnes décédées entre le 21 et le 31 décembre 2018 car, à cause de la paralysie partielle du gouvernement étasunien, beaucoup de services ne fonctionnent pas dont celui des statistiques.
Le 24 décembre, par exemple, un enfant guatémaltèque est mort lorsqu’il était sous la garde de la patrouille frontalière, second cas enregistré pendant ce mois.
La situation humanitaire des migrants sans papiers s’est aggravée ces derniers mois après l’application de la politique de tolérance zéro imposée par le président Donald Trump qui est toujours obsédé par la construction d’un mur tout le long des plus de 3 mille kilomètres de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Maintenant, le chef de la Maison-Blanche prétend déguiser sa xénophobie avec une présumée crise de sécurité nationale dans le sud de son pays et il accuse de la situation les membres du Parti Démocrate au Congrès.
Ce mercredi, une réunion entre le gouvernant et des leaders de cette formation politique a été un échec.
Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des Représentants a signalé que ce qui se passe dans la zone limitrophe n’est pas un problème de sécurité nationale, mais une crise humanitaire créée par le gouvernement de Trump et dont la solution exige d’autres types de mesures.
Par ailleurs, des centaines de milliers de personnes sont attrapées dans ce jeu de pouvoirs et pour beaucoup d’entre elles la situation est extrême : elles ne peuvent pas avancer vers leur objectif mais elles ne peuvent pas non plus se payer le luxe de faire marche arrière car le peu qu’elles avaient elles l’ont investi dans ce voyage vers le néant, victimes d’un faux rêve, d’une attraction fatale.